La «porte est ouverte» à un retour du dalaï lama, a affirmé jeudi le président nommé par Pékin de la région autonome du Tibet, Padma Choling, en accusant le chef spirituel tibétain en exil en Inde de ne pas avoir renoncé à son idée d'indépendance pour sa terre natale.

«S'il désire revenir, la porte vers la Chine est toujours ouverte», a déclaré aux journalistes M. Choling, livrant le premier commentaire d'un haut responsable depuis que le dalaï lama, bête noire de Pékin, a annoncé renoncer à son rôle politique de chef du mouvement des Tibétains en exil, tout en conservant son rôle de chef spirituel.

«Si le dalaï lama se retire vraiment comme il l'a déclaré, s'il cesse ses activités séparatistes, s'il arrête de perturber la stabilité du Tibet et s'il se concentre vraiment sur le bouddhisme, alors cela sera positif pour le Tibet», a-t-il ajouté.

«Le point crucial est s'il renonce vraiment à l'indépendance du Tibet», a poursuivi M. Choling.

Le mois dernier, les Tibétains en exil ont élu leur nouveau Premier ministre, Lobsang Sangay, un juriste de 43 ans ayant étudié à l'université américaine de Harvard qui aura la tâche d'assumer le rôle politique incarné depuis des décennies par le dalaï lama.

Après l'échec d'un soulèvement contre la présence chinoise à Lhassa en 1959, le dalaï lama avait trouvé refuge à Dharamsala (Inde), où siègent le gouvernement et le Parlement tibétains en exil.

Le dalaï lama a abandonné ses exigences initiales d'indépendance pour sa terre natale et parle maintenant d'une «large autonomie». Mais Pékin l'accuse de prôner le séparatisme et lui demande régulièrement d'abandonner définitivement toute aspiration à l'indépendance.

La Chine, qui affirme avoir «libéré pacifiquement» le Tibet en 1951, contrôle encore plus étroitement cette région autonome et les provinces limitrophes à population tibétaine depuis les émeutes antichinoises de 2008. Les Tibétains se plaignent d'une répression implacable par les autorités communistes chinoises.