Les équipes de secours ont repris lundi leurs recherches au Japon après le passage du typhon Talas qui a fait au moins 37 morts et plus de 50 disparus dans l'ouest du pays, selon les médias et les autorités.

Les pluies torrentielles déversées par ce cyclone, qui a atteint les côtes nippones samedi, ont fait déborder des rivières, provoqué des inondations et des glissements de terrain qui ont emporté des bâtiments et des maisons.

Le passage de ce typhon, le plus meurtrier au Japon depuis celui d'octobre 2004 qui avait fait près de cent morts, a laissé des scènes de désolation rappelant celles observées après le passage d'un tsunami géant dans le nord-est du pays le 11 mars dernier.

Plus de 3.600 personnes sont restées bloquées par des glissements de terrain ou la destruction de ponts, selon un décompte de l'agence Kyodo.

Des responsables des préfectures de Wakayama et Nara, durement frappées par le typhon, ont indiqué à l'AFP que plus de 1.300 personnes sont regroupées dans des centres d'évacuation tandis qu'environ 7000 familles doivent encore quitter leurs maisons.

«Nous nous efforçons de reprendre la situation sous contrôle. L'électricité est coupée et la destruction des routes empêche nos véhicules d'entrer dans les zones sinistrées», a expliqué un responsable des pompiers de la ville de Tanabe, dans la préfecture de Wakayama (centre-ouest), la plus touchée par le désastre.

À Nachikatsuura, un pont ferroviaire a été emporté, les images de télévision montrant des arbres taillés en pièce, des maisons détruites et des voitures empilées contre des murs.

Le maire de cette bourgade, Shinichi Teramoto, 58 ans, a payé un lourd tribut: pendant qu'il dirigeait sur le terrain les opérations de secours, sa maison a été submergée, emportant son épouse et leur fille de 24 ans, le jour même où cette dernière devait célébrer ses fiançailles.

Le corps de la jeune femme a été retrouvé dimanche, mais son épouse était toujours portée disparue.

«J'ai vu le corps de ma fille. La seule chose que j'ai pu faire a été de rester auprès d'elle une demi-heure», a déclaré M. Teramoto dans une interview donnée de son bureau à la télévision publique NHK.

«Tant que je suis dans mes fonctions, je ne veux pas montrer mon chagrin, même si j'ai cela à l'esprit», a-t-il souligné.

Se déplaçant lentement, à environ 10 km/h, Talas a fait tomber 1,81 mètre de pluie sur un village de la préfecture de Nara (centre-ouest) de mercredi à dimanche, soit le total des précipitations tombant sur Tokyo en un an.

Plusieurs centaines de personnes restaient réfugiées dans des centres d'évacuation lundi, notamment dans les préfectures de Wakayama et de Nara.

Depuis dimanche, ce typhon venu de l'Océan Pacifique a quitté l'archipel et évolue en Mer du Japon, mais les pluies et le vent sont restés violents après son passage, entravant les secours. Sa puissance faiblissant depuis, il a été rétrogradé au rang de dépression tropicale.

Ce désastre est intervenu au lendemain de l'entrée dans ses fonctions vendredi du gouvernement de centre-gauche de Yoshihiko Noda, qui a succédé au premier ministre Naoto Kan dont la gestion des catastrophes du 11 mars a suscité de vives critiques.

«Nous ferons le maximum pour sauver des vies et retrouver les disparus», a déclaré M. Noda lundi devant la presse.