Le gouvernement thaïlandais a honoré une de ses grandes promesses de campagne lundi, en augmentant le salaire journalier minimum jusqu'à 40 %, mais en donnant trois mois de plus à l'industrie pour se remettre d'inondations désastreuses.

Des représentants du gouvernement et d'entreprises se sont mis d'accord pour une mesure reportée à avril 2012 au lieu de janvier, a indiqué le ministre du Travail, Phadermchai Sasomsab.

«Suite aux inondations, l'industrie a réclamé ce délai de trois mois supplémentaires pour que les entreprises puissent se reconstruire», a-t-il précisé à l'AFP.

À Bangkok et dans six autres régions plutôt aisées du pays, le salaire minimum passera de 215 bahts (5,1 euros) à 300 bahts (7,1 euros). Le reste du pays verra le salaire minimum augmenté de 40 %, mais en dessous des 300 bahts.

Selon le ministre, quelque 400 000 ouvriers ont été affectés par les inondations, les pires depuis des décennies, qui ont noyé des centaines d'usines et porté un coup sévère à l'appareil productif thaïlandais.

De nombreuses grandes marques mondiales d'automobile, d'informatique et d'électronique ont annoncé la suspension ou le ralentissement de leur production.

La croissance du pays en 2011 pourrait être réduite de 1 à 1,7 %, selon des estimations de la Banque centrale thaïlandaise et du Bureau national du développement économique et social.

Cette hausse des salaires faisait partie d'une série de mesures sociales promises par le gouvernement de Yingluck Shinawatra, qui avait remporté les élections de juillet avec le soutien de son frère, l'ex-chef du gouvernement en exil Thaksin Shinawatra.

Sa victoire avait rassuré les marchés sur la visibilité politique à court terme du royaume, mais soulevé des inquiétudes sur l'impact de ses coûteuses promesses pour les finances du pays.