La Chine a réduit de moitié les exécutions de condamnés à la peine capitale depuis 2007, quand le feu vert de la Cour suprême est devenu nécessaire, mais quelque 4000 personnes y sont encore exécutées par an, a indiqué mardi une association de défense des droits de l'homme.

Le nombre exact d'exécutions en Chine chaque année est secret d'État et ce chiffre a été avancé par l'organisation Dui Ha, dont le siège est aux États-Unis, sur la base d'un rapport d'un chercheur de l'Académie des Sciences sociales indiquant que les exécutions avaient baissé de moitié en quatre ans.

Mais avec ce chiffre, la Chine reste de très loin le pays qui procède au plus grand nombre d'exécutions. Ce pays exécute en effet près de huit fois plus de condamnés que le reste de la planète: 527 exécutions en 2010, selon l'organisation de défense des droits de l'homme Amnistie Internationale.

«La Chine a fait de grands progrès dans la réduction des exécutions, mais leur nombre reste trop élevé et ne baisse que trop lentement», a déclaré John Kamm, directeur exécutif de Dui Hua.

La Chine, qui tente lentement d'instaurer un État de droit et qui est très critiquée dans le monde pour son triste record, a fait baisser le nombre des exécutions en demandant à la Cour suprême de passer en revue chaque condamnation à la peine capitale et de donner son feu vert avant toute exécution.

En début d'année, la Chine a supprimé la peine de mort pour certains crimes économiques, dont l'évasion fiscale, et interdit la peine capitale pour tout condamné âgé de 75 ans ou plus à la date de son procès, sauf ceux coupables d'un crime d'«une cruauté exceptionnelle».

De plus en plus, les condamnés, habituellement tués par balle, sont exécutés par injection.

En dépit des appels à la clémence, la Chine vient d'exécuter une Sud-africaine et un Philippin, condamnés pour trafic de drogue.