Deux puissants séismes ont frappé vendredi à une heure d'intervalle la ville de Christchurch, dans le sud de la Nouvelle-Zélande, partiellement détruite en février par un tremblement de terre majeur, ont annoncé les sismologues.

Des bâtiments se sont effondrés ou fissurés, les communications téléphoniques et l'alimentation en électricité ont été coupées, et l'aéroport international a été fermé. Les vols ont repris en fin de journée.

Une personne a été hospitalisée après avoir été blessée dans un centre commercial dans des circonstances encore floues. Mais aucun mort n'a été signalé.

Une première secousse de magnitude 5,8 a été enregistrée à 13h58 (19h58 jeudi, heure de Montréal) à une profondeur de 4 km, puis une deuxième, de magnitude 5,9, à 15h18, heure locale, à la même profondeur. Leur épicentre se situait respectivement à 26 et 16 kilomètres de Christchurch, selon l'Institut de géophysique américain (USGS).

Le premier ministre John Key a évoqué un drame «effrayant et démoralisant».

À la première secousse, les habitants paniqués ont fui les immeubles, les maisons et les centres commerciaux bondés à la veille de Noël, se précipitant dans la rue alors que quatre fortes répliques étaient ressenties.

Les nombreuses secousses, d'intensité diverse, qui ont frappé Christchurch au cours des quinze derniers mois ont généré «un stress permanent» pour les citadins, selon le maire de la ville, Bob Parker.

Une habitante, Susan Holmes, envisageait vendredi matin de quitter définitivement la ville.

«Ça recommence, j'en ai ras le bol», a-t-elle dit à la télévision sur le seuil de sa maison ébranlée pour la quatrième fois en 16 mois.

Un séisme de magnitude 6,3 avait fait 181 morts le 22 février et détruit une grande partie du centre-ville, occasionnant des dégâts matériels évalués à 20 milliards de dollars néo-zélandais (15,3 milliards de dollars).

Les sismologues avaient averti le mois dernier de l'imminence d'un nouveau séisme à Christchurch, évaluant à 46% le risque d'une secousse de magnitude 5,5 à 5,9 dans l'année à venir.

Six mois auparavant, le 4 septembre, la cité avait été secouée par un premier tremblement de terre, de magnitude 7, qui n'avait pas fait de victimes, mais causé de gros dégâts matériels. De nombreuses répliques ont depuis été enregistrées. Une réplique plus forte survenue le 13 juin avait aggravé les dégâts du 22 février.

Les séismes des derniers mois se sont produits sur une faille que les scientifiques n'avaient pas détectée jusqu'à présent. L'institut de sismologie néo-zélandais GNS Science pense qu'elle a été inactive pendant 16 000 ans, jusqu'en septembre 2010.

La Nouvelle-Zélande, située sur la Ceinture du feu du Pacifique, à la frontière des plaques tectoniques australienne et du Pacifique, enregistre jusqu'à 15 000 secousses par an.