Une femme de 32 ans, mère de quatre enfants, s'est donné la mort dimanche en s'immolant par le feu dans le Sichuan, une province du sud-ouest de la Chine à forte population tibétaine, a annoncé l'ONG Free Tibet.

La femme, Rinchen, qui s'est tuée près du monastère de Kirti, dans la ville d'Aba, réclamait le retour au Tibet du dalaï-lama, le chef spirituel des Tibétains, qui vit en exil depuis 1959, a précisé dans un communiqué l'ONG dont le siège est à Londres.

L'AFP n'a pas pu confirmer cet incident, les appels à la police et aux autorités locales restant sans réponse.

Selon des groupes de défense des droits de l'homme, plus de vingt personnes, en majorité des moines bouddhistes, se sont immolées par le feu en un an dans les régions voisines du Tibet à forte population tibétaine, surtout au Sichuan, pour protester contre la répression qui vise cette minorité et sa culture.

Les autorités chinoises cherchent à éviter des troubles à l'approche de l'anniversaire du départ en exil du dalaï-lama en mars 1959 et des émeutes violemment réprimées de mars 2008.

Cette année-là, les manifestations de moines bouddhistes à Lhassa, la capitale du Tibet, à l'occasion du 49e anniversaire du soulèvement tibétain et de l'exil du dalaï-lama, avaient dégénéré en émeutes. Les troubles s'étaient étendus aux provinces chinoises voisines abritant des minorités tibétaines.

Le chef du Parti communiste chinois pour le Tibet, Chen Quanguo, a donné l'ordre de renforcer les contrôles sur l'internet et les téléphones portables pendant cette période, selon les médias officiels chinois.

Des troubles se sont déjà produits ces derniers mois en plusieurs endroits des régions à forte population tibétaine du sud-ouest du pays, maintenues par les autorités sous un régime quasiment de loi martiale.

Selon des groupes de défense des droits de l'homme, de nombreux Tibétains partis en Inde en janvier avec un passeport valable pour suivre l'enseignement du dalaï-lama ont été soumis à leur retour en Chine à une campagne de «rééducation».

Les Tibétains reprochent aux autorités chinoises de vouloir effacer leur religion et leur culture au profit d'une domination grandissante des Hans, l'ethnie largement majoritaire en Chine.