(Washington) De hauts responsables américains se rendaient mercredi à Haïti pour y discuter de la situation humanitaire et sécuritaire dégradée dans ce pays pauvre des Caraïbes, mais l’administration américaine jugeait « prématuré » de parler à ce stade d’envoi de troupes américaines.

Le secrétaire d’État adjoint chargé de l’hémisphère ouest, Brian Nichols, à la tête de la délégation américaine à Port-au-Prince, accompagné de responsables du Pentagone et d’autres agences fédérales, doit s’entretenir mercredi et jeudi avec les autorités haïtiennes et des membres de la société civile, selon un communiqué du département d’État.

Le gouvernement américain a par ailleurs annoncé mercredi imposer des restrictions de visa à l’encontre de responsables haïtiens accusés de protéger ou financer les gangs, et indiqué travailler de concert avec le Mexique sur une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU visant à imposer de nouvelles sanctions, ont indiqué de hauts responsables sous couvert de l’anonymat.

Le gouvernement haïtien a officialisé la semaine dernière sa demande à la communauté internationale d’envoi d’une « force spécialisée armée » afin de « stopper, sur toute l’étendue du territoire, la crise humanitaire » provoquée par l’action des gangs, qui gangrène le pays.

Et dimanche, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a « exhorté la communauté internationale […] à examiner en urgence » cette demande.

« Nous examinons la requête du gouvernement haïtien et explorons un certain nombre d’options de concert avec la communauté internationale », a déclaré à des journalistes un haut responsable américain sous couvert de l’anonymat.

Le responsable a assuré que les États-Unis fourniraient « un soutien robuste » à tout ce que déciderait le Conseil de sécurité, qui doit se réunir au sujet de Haïti le 21 octobre.

Mais, a-t-il ajouté, « je crois qu’il est prématuré de parler d’une présence sécuritaire américaine » sur le terrain, en reconnaissant que les États-Unis « avançaient de manière prudente » à ce sujet, forts d’expériences passées.

En attendant, le gouvernement américain a dépêché à la demande du gouvernement haïtien un navire des gardes-côtes au large de Port-au-Prince et cherche à accélérer l’envoi d’aide humanitaire supplémentaire y compris pour aider le pays à faire face au choléra.

Haïti, pays pauvre des Caraïbes, est paralysé par une crise sécuritaire sous l’emprise de bandes criminelles et sous la menace du choléra, qui a déjà fait au moins 16 morts, selon l’ONU.