La décision de John McCain de mettre sa campagne en suspens ne lui a pas été salutaire.

Hier, la quasi-totalité des analystes s'interrogeaient sur la volte-face du candidat et sur les motifs qui l'ont mené à prendre des décisions contradictoires depuis mercredi.

«Cela prouve que sa campagne est gouvernée par les tactiques, non par l'idéologie, a dit Craig Shirley, ancien conseiller de McCain. Au bout du compte, il a baissé sa garde, alors qu'Obama est resté le même. À mon avis, ses conseillers doivent être en train de s'égorger mutuellement à l'heure où l'on se parle.»

 

L'ancien candidat républicain Mike Huckabee n'a pas été tendre envers McCain, qui a fait «une grave erreur» en laissant entendre qu'il ne participerait pas au premier débat pour se concentrer sur le règlement de la crise économique à Washington.

«On ne peut pas simplement dire: «On arrête la rotation de la Terre pour un moment. J'annule tout»», a-t-il dit hier.

Sur le site du magazine Time, le chroniqueur Joe Klein avait peine à contenir sa consternation au sujet des décisions du camp McCain. «Le comportement de McCain cette semaine a été étrange et irresponsable.»

Palin déçoit

La journée d'hier a aussi été difficile pour Sarah Palin. L'entrevue qu'elle a donnée cette semaine à Katie Couric, sur les ondes de CBS, n'en finit plus de jouer sur les différents réseaux. Cet entretien pénible à regarder montre que Mme Palin n'a aucune maîtrise des dossiers et qu'elle n'est de toute évidence pas prête à entrer à la Maison-Blanche.

À CNN, le commentateur Jack Cafferty était bouche bée après avoir regardé des extraits de l'entrevue. «Si John McCain gagne, cette femme sera à un battement de coeur de la présidence des États-Unis. Et si cela ne vous donne pas froid dans le dos, eh bien, ça devrait.»

L'animateur de radio Ed Schultz a dit quant à lui que des conseillers de la campagne de McCain sont «préoccupés» par Sarah Palin. L'équipe de campagne aurait tenu un débat et une conférence de presse préparatoires avec elle, et les résultats auraient été «désastreux», dit M. Schultz.

Hier, même les commentateurs les plus conservateurs ne donnaient pas cher de la peau de Sarah Palin. Sur le site du magazine National Review, la chroniqueuse Kathleen Parker, qui a défendu Palin jusqu'à cette semaine, a abandonné la partie: «Ç'a été super pendant un temps. Les quelques entrevues qu'a données Mme Palin montrent qu'elle est une candidate attirante, confiante et volontaire, mais qui joue clairement dans une ligue trop forte pour elle. Mme Palin doit sauver McCain et se retirer de la course. Elle le doit pour le bien du pays.»