Il y avait du café à volonté et des muffins au son. De la musique soul. Des supporters dynamiques et souriants. Des posters de Barack Obama.

On se serait cru en pleine campagne électorale. Or, les élections ont eu lieu il a plus d'un mois.

Plus de 400 partisans d'Obama se sont réunis, hier matin, dans un collège au centre-ville de Los Angeles. Leur mission: continuer le combat pour retrouver leur pays. Pour eux, la victoire du 4 novembre ne veut pas dire que le travail est fini. Au contraire. L'aventure ne fait que commencer.

 

«C'est un peu fou d'être ici, a expliqué Cathy Means, une bénévole qui a fait des appels téléphoniques pour Obama durant la campagne. Je veux dire, nous avons gagné les élections. Nous avons tout donné. Mais nous venons quand même.»

Mme Means a fait une heure de route en ce samedi matin pluvieux pour assister au rassemblement. Elle veut militer pour améliorer la qualité des écoles de son quartier.

«La démocratie, ce n'est pas seulement voter pour un candidat. Ça demande de l'entraide et de la vigilance. Je suis ici pour améliorer le sort des gens de mon État et de mon pays.»

Plus de 4500 de ces rassemblements ont été organisés aux États-Unis en fin de semaine. Retrouvailles, séances d'information, tempêtes d'idées: les réunions avaient comme objectif de poursuivre le travail de bénévolat entrepris durant la campagne.

Mary Jane Stevenson, organisatrice de la rencontre de Los Angeles, souhaite voir grossir les rangs de «l'armée» d'Obama dans les prochains mois.

«D'habitude, les supporters rentrent chez eux après les élections, a-t-elle dit. Ce n'est pas ce que nous avons l'intention de faire. Nous avons porté notre candidat au pouvoir. Maintenant, il faut passer à la prochaine étape. Il faut transformer notre vision en réalité.»

Tâche ardue

Pour plusieurs participants, Obama a remporté la victoire car il a réussi à présenter une vision positive aux électeurs. L'exercice du pouvoir, toutefois, sera forcément plus ardu.

Jay Simmons, qui habite à Los Angeles, veut faire pression auprès des élus locaux afin qu'ils appuient les initiatives d'Obama. «Dans les années 80, Ronald Reagan avait l'appui des chrétiens évangéliques, qui l'ont aidé à faire passer ses réformes. Obama aussi va avoir besoin d'aide. C'est là que nous devons nous manifester.»

Pour Beth Weinstein, les défis auxquels l'administration Obama va faire face sont trop importants pour être laissés entre les mains des politiciens.

«Éducation, santé, réchauffement climatique... Les problèmes des États-Unis sont plus grands que la Maison-Blanche. Tous les citoyens doivent retrousser leurs manches et travailler à trouver des solutions.»

D'autres participants veulent suivre les dossiers importants pour s'assurer qu'Obama n'abandonnera pas ses promesses.

«En 2006, personne ne connaissait Obama, a expliqué Ben Schneider, un bénévole qui a voyagé jusqu'au Nevada pour convaincre les électeurs avant le scrutin. C'est nous, les supporters, qui l'avons porté à la Maison-Blanche. Maintenant, il va devoir passer à l'action. Nous devons être vigilants.»

Hier, le groupe a décidé de prêter main-forte aux organismes qui distribuent de la nourriture aux familles pauvres à L.A. Les bénévoles ont été répartis par quartiers. Des listes de courriels ont été créées. Tout le monde s'est engagé à amener un moins un ami faire du bénévolat dans une banque alimentaire samedi prochain.

«Il faut faire une différence sur le terrain, a dit Mme Stevenson, l'organisatrice de l'activité. C'est ce qui va aider les gens. Et c'est ce qui va aider Obama à changer le pays.»