La crise économique n'a pas produit les images iconiques montrant de longues files de chômeurs attendant une ration de nourriture. La raison est bien simple: le gouvernement américain distribue désormais des cartes magnétiques, semblables à des cartes de crédit, qui sont acceptées comme mode de paiement dans les supermarchés.

Et leur utilisation a explosé depuis 2008: la demande est désormais plus forte qu'au lendemain de l'ouragan Katrina, qui avait marqué un sommet pour le programme d'urgence.

 

Près de 39 millions d'Américains ont reçu des cartes d'aide alimentaire en décembre 2009, soit le plus haut taux de participation jamais enregistré, selon un rapport du Département de l'agriculture dévoilé jeudi.

Cela correspond à près d'un Américain sur huit. Selon les calculs du New York Times, un enfant sur quatre mange grâce à l'aide alimentaire fournie par le gouvernement fédéral.

Le département s'attend à une augmentation de l'utilisation du programme l'an prochain. Un changement profond dans les mentalités: il y a quelques années à peine, le programme était perçu comme une solution extrême. Aujourd'hui, aucun élu, à Washington ou ailleurs, n'ose le critiquer, du moins pas publiquement.

Sur le plan national, les banques alimentaires qui distribuent des denrées de base aux gens dans le besoin ont rapporté une hausse de 50% des demandes depuis l'an dernier.

Dans certains États, les scouts font du porte-à-porte pour recueillir des denrées pour les personnes affectées par la crise.

Et l'avenir s'annonce sombre. Durant la récession de 2001, l'économie américaine avait perdu 2% de ses emplois, et avait mis quatre ans à les reprendre. À titre comparatif, la crise actuelle a vu disparaître 5% des emplois aux États-Unis.