Le Bixi devra monter une côte plutôt raide s'il veut rouler un jour dans les rues de New York.

Le département des transports de la métropole américaine a lancé mardi un appel d'offres pour la mise en place d'un système de vélos en libre-service dont tous les coûts et responsabilités devront être assumés durant les cinq premières années par l'entreprise qui décrochera le contrat. Celle-ci devra également partager les revenus du système avec la Ville pendant la même période.

La Société de vélo en libre-service (SVLS), l'organisme qui gère le Bixi, n'a jamais signé avec une ville canadienne ou étrangère de contrat comportant des conditions semblables. Ses responsables n'excluent cependant pas de tenter d'obtenir le contrat de New York, où le maire Michael Bloomberg veut mettre à la disposition du public, à compter d'avril 2012, le plus important système de vélos en libre-service aux États-Unis avec 10 000 vélos et 600 stations.

«Nous sommes en train d'évaluer l'appel d'offres et de voir si la SVLS peut répondre aux exigences» new-yorkaises, a indiqué hier la porte-parole de l'organisme montréalais, Bérangère Thériault, tout en refusant de comparer les conditions posées par New York avec celles des autres villes où le Bixi roule.

Le contrat de New York serait certainement plus onéreux que celui de Londres, par exemple, où le rôle de la SVLS se limite à celui de fournisseur.

Quoi qu'il en soit, la Ville de New York semble avoir une excellente opinion du Bixi. En annonçant son appel d'offres, le département des transports de la Ville a souligné que «les nouveaux systèmes de vélos en libre-service, comme ceux de Denver et Montréal, ont de plus en plus réduit les coûts».

Le département a ajouté que New York était à la recherche d'«un système utilisant les dernières technologies pour prévenir les vols, qui sont pratiquement inexistants dans les nouveaux systèmes de vélos en libre-service de Londres et Washington».

Le Bixi a fait son entrée dans la capitale américaine en septembre, quelques semaines seulement après avoir été déployé dans la capitale britannique.

Selon l'appel d'offres de New York, le système de vélos en libre-service de la Ville s'étendrait de la 60e Rue jusqu'à la pointe sud de Manhattan. Des stations seraient également aménagées au centre-ville de Brooklyn. Les vélos à trois vitesses devraient notamment être munis d'un appareil GPS.

Au cours des dernières années, la ville de New York s'est dotée d'un réseau de pistes cyclables qui couvre désormais quelque 375 kilomètres. Aux yeux du maire Bloomberg et de sa commissaire aux transports, Janette Sadik-Khan, le vélo est devenu un élément clé dans le combat contre la pollution et la congestion.

Et le système de vélos en libre-service s'inscrit dans cette vision.

«Le vélo est devenu un choix de transport sérieux à New York et le système de vélos en libre-service est la prochaine étape évidente», a déclaré la commissaire aux transports en annonçant l'appel d'offres new-yorkais. «La géographie idéale de New York, sa haute densité commerciale et résidentielle et son réseau grandissant de pistes cyclables font du vélo un choix parfait pour les courts déplacements puisque 50% des déplacements à New York sont inférieurs à trois kilomètres.»