L'homme à la barbe blanche a essayé de se faire le moins menaçant possible.

Vêtu d'une chemise fraîchement repassée, il a glissé une note à la guichetière de la banque RBC. «Ceci est un vol de banque. S.V.P donnez-moi seulement 1$», disait la note.

«J'ai expliqué à la guichetière que j'allais m'asseoir sur le sofa pour attendre la police», a dit le voleur à la station WCNC. Il n'était pas armé.

Le voleur, James Verone, ne cherchait pas à devenir riche. Il voulait être jeté en prison pour bénéficier de soins médicaux, qui seront alors fournis par l'État de la Caroline-du-Nord.

«Je suis une personne logique, et c'était ma logique, a-t-il dit après son arrestation, le 9 juin, dans la petite ville de Gastonia. C'est la solution qui me semblait être la meilleure.»

Livreur chez Coca-Cola pendant 17 ans, James Verone a perdu son emploi, il y a 3 ans. Il a depuis trouvé un boulot de commis à temps partiel, mais des problèmes d'arthrite l'empêchaient de lever les boîtes lourdes. La douleur est devenue trop prononcée, a-t-il dit.

Le solde de son compte en banque diminuait. M. Verone a suivi les procédures pour recevoir des prestations de sécurité sociale mais, à 59 ans, il était trop jeune pour y avoir droit.

M. Verone a dit avoir remarqué un gonflement douloureux sur son thorax, en plus de deux disques fracturés et d'un problème à un pied.

L'idée de voler une banque a commencé à germer il y a quelques mois. Cela lui permettait de régler ses problèmes d'un coup: logement, nourriture et soins médicaux.

Le stratagème semble avoir fonctionné: M. Verone a rencontré deux infirmières et un médecin depuis qu'il est arrivé en prison.

«Le médecin m'accuse d'avoir manipulé le système, a-t-il dit. Si on peut manipuler le système par nécessité, pour recevoir des soins de santé, alors oui, je suis un manipulateur.»

Garder un citoyen en prison en Caroline-du-Nord coûte 27 310$ par an, selon le site RealCostsOfPrison.org.

Aux États-Unis, plus de 52 millions de personnes n'ont pas d'assurance santé. Des millions d'autres choisissent de remettre à plus tard des tests médicaux importants, faute d'avoir l'argent nécessaire.

M. Verone fait parler de lui dans les médias américains, où son histoire choque et étonne plusieurs observateurs.

Toutefois, le voleur n'avait pas tout prévu. Il croyait que son vol de banque lui vaudrait au moins trois années de prison. Or, comme il n'a demandé qu'un dollar, sa peine pourrait être plus courte.

M. Verone garde espoir de recevoir une peine exemplaire. Il a dit être prêt à récidiver s'il devait être mis en liberté trop rapidement.