La dernière fois qu'un soldat israélien a été libéré vivant en échange de prisonniers, Gilad Shalit n'était pas encore né. C'était en 1985.

En 2004, Israël a libéré 431 détenus contre un homme d'affaires israélien et les dépouilles de trois soldats.

Au fils des ans, il est arrivé à plusieurs reprises que le gouvernement israélien accepte de libérer des prisonniers en échange d'un de ses ressortissants. «Un de nos principes dans l'armée est qu'aucun soldat ne sera laissé derrière des lignes ennemies», explique Uzza Taz, Israélien rencontré la semaine dernière dans une manifestation spontanée pour célébrer l'annonce de l'échange.

Dans un pays où le service militaire est un passage obligé pour tous, hommes et femmes, la cause du soldat Shalit a eu une résonance personnelle. La famille s'est aussi assurée de maintenir la pression sur le gouvernement au cours des cinq dernières années.

Mais si l'échange survient maintenant, c'est que le contexte y était propice: le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a parlé d'une ouverture qui s'est présentée. Les changements dans le monde arabe, notamment en Égypte, qui a servi de médiateur, et en Syrie, où le leader du Hamas est installé, pourraient avoir contribué à la nécessité de conclure un accord maintenant. Les pressions causées par la politique intérieure, tant pour le gouvernement israélien, qui a fait face à un vaste mouvement de contestation sociale l'été dernier, que pour le Hamas, qui voit la popularité de son rival remonter avec la demande d'adhésion de la Palestine à l'ONU, pourraient aussi avoir pesé dans la balance.