Durant toute la semaine, Herman Cain a dû se défendre contre des allégations de harcèlement sexuel. Ses explications, changeantes ou contradictoires, ont soulevé plus de questions qu'elles n'en ont résolu.

Le prétendant républicain à la présidence n'a guère mieux paru sur d'autres sujets. Il s'est notamment exposé au ridicule en s'inquiétant tout haut des efforts des Chinois pour se doter d'une «capacité nucléaire», ce qu'ils ont fait en 1964. Ce n'était pas la première fois qu'il gaffait en parlant de politique étrangère.

Mais rien ne semble coller à l'ex-PDG de la chaîne Godfather's Pizza. À la fin d'une semaine franchement horrible sur le plan politique, il continue de faire partie des favoris dans la course à l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle de 2012.

Un sondage ABC News/Washington Post publié hier le crédite ainsi de 23% d'appuis contre 24% pour Mitt Romney. La veille, un baromètre Rasmussen lui donnait une avance de trois points sur l'ancien gouverneur du Massachusetts.

Le candidat de 65 ans a nié les accusations de harcèlement sexuel portées contre lui par deux employées de la National Restaurant Association dans les années 90, à l'époque où il était président de cette organisation. Les médias ont révélé qu'une de ces femmes avait reçu 35 000$ et l'autre 45 000$ à la suite d'ententes à l'amiable avec l'association.

Par le truchement de son avocat, une des accusatrices de l'homme d'affaires noir a maintenu hier sa version des faits.

«Elle a déposé une plainte de bonne foi à la suite d'une série de comportements déplacés et d'avances non désirées du président», a déclaré l'avocat Joel Bennett, qui n'a pas révélé l'identité de sa cliente ni détaillé les comportements reprochés à Herman Cain.

Selon le sondage ABC News/Washington Post, 55% des républicains estiment que l'affaire de harcèlement sexuel n'est pas «un problème grave» et 70% d'entre eux disent qu'elle ne changera rien à leur vote.

De passage à Washington pour participer à la rencontre annuelle d'un groupe conservateur, Herman Cain a été ovationné hier à son arrivée à la tribune.

«Je vais être président», a déclaré le candidat, incitant les membres de l'auditoire à se lever de nouveau pour l'acclamer.