On s'attendait à ce que des députés néophytes du Nouveau Parti démocratique (NPD) commettent un faux pas, mais c'est finalement le lieutenant québécois de Jack Layton qui aura été le premier à susciter une certaine forme de controverse, mercredi, en affirmant qu'il doutait que les États-Unis détiennent des photos du corps d'Oussama ben Laden.

Thomas Mulcair y est allé d'une déclaration qui a tout pour plaire aux adeptes de la théorie du complot. Sur les ondes de CBC, le député d'Outremont a lancé que la version des faits du président Barack Obama était incomplète, voire fausse.

Le président américain a déclaré qu'il avait vu les photos du corps d'Oussama ben Laden, mais que leur publication pourrait nuire aux intérêts des États-Unis.

Thomas Mulcair, un politicien d'expérience, s'est montré sceptique.

Lors d'une entrevue qu'il a accordée à l'émission Power and Politics, il a déclaré qu'il ne croyait pas à l'existence de ces clichés en fonction des informations qui ont été divulguées jusqu'à présent.

Les États-Unis ont annoncé que ben Laden a été abattu dimanche lors d'une opération terrestre au Pakistan et que sa dépouille avait été lancée à l'eau.

M. Mulcair a plaidé qu'une «analyse complète» de l'opération militaire américaine s'imposait afin de savoir si celle-ci s'inscrivait dans un contexte de légitime défense ou s'il s'agissait d'un «assassinat ciblé».

«Cela a des implications sur le plan des lois américaines et sur le plan des lois internationales», a signalé le néo-démocrate.

Le NPD a réagi promptement afin de se distancier des propos de Thomas Mulcair. Le porte-parole en matière d'Affaires étrangères, Paul Dewar, a indiqué que le parti ne doutait aucunement de la version des faits du président Obama.

«Nous n'avons aucune raison de remettre en question la véracité des déclarations du président Obama, a indiqué M. Dewar. Comme l'a dit Jack Layton l'autre jour, nous sommes heureux que les États-Unis aient localisé Oussama ben Laden.»

Paul Dewar a ajouté que le NPD était en accord avec la décision prise par l'administration Obama, qui a refusé de publier les photos de la dépouille de l'ancien ennemi numéro un des États-Unis.

«Il doit y avoir un équilibre entre le droit du public à l'information et les questions de sécurité publique», a plaidé M. Dewar.