L'Égypte rejette les appels à une transition immédiate du pouvoir, a indiqué mercredi le porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères, Hossam Zaki, après des appels répétés en ce sens de la communauté internationale, notamment des États-Unis.

«Ce que disent des parties étrangères sur «une période de transition commençant immédiatement» en Égypte est refusé», a déclaré M. Zaki dans un communiqué, estimant que cela «vise à enflammer la situation intérieure en Égypte».

«Il est très regrettable de voir des pays étrangers occidentaux comme les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France, et même la Turquie, qui se cherchent un rôle en toute circonstance, fourrer leur nez dans les développements en Égypte», a-t-il ajouté, en appelant ces pays à «se mêler de leurs affaires».

«Ces pays se sont permis d'une manière osée et sans précédent de parler au nom du peuple égyptien et d'adopter les revendications de certaines parties. C'est une chose totalement rejetée par l'Égypte, le gouvernement et le peuple», a-t-il soutenu.

Le chef de l'État égyptien Hosni Moubarak fait face à un mouvement de contestation sans précédent qui exige son départ immédiat.

Le président américain Barack Obama a indiqué mardi avoir dit à M. Moubarak qu'une transition politique pacifique et calme devait débuter «maintenant» en Égypte, s'abstenant toutefois de lui demander d'écouter les appels exigeant son départ immédiat.

Le Premier ministre britannique, David Cameron, a estimé mercredi devant le Parlement que «la transition (en Égypte) devait être rapide, crédible, et démarrer maintenant».

La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a appelé le président égyptien à agir «le plus vite possible» pour réaliser la «transition» politique demandée par les manifestants, et le président français Nicolas Sarkozy a lui aussi demandé que cette transition s'engage «sans tarder» et «sans violence».

Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a estimé insuffisante l'annonce de M. Moubarak de quitter le pouvoir après la présidentielle de septembre, affirmant qu'un départ immédiat serait la seule option pour satisfaire les revendications de son peuple.

Plus d'un million de personnes ont défilé mardi à travers le pays pour exiger son départ, selon une estimation des services de sécurité. Des heurts opposaient mercredi pro et anti Moubarak dans le centre du Caire.