Le fondateur de WikiLeaks, l'Australien Julian Assange, s'est félicité dimanche de «l'influence significative» des révélations de son site dans la révolte ayant conduit au départ du président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, un événement déclencheur, selon lui, de la révolte au Moyen-Orient.

Les câbles diplomatiques révélés par son site, mettant en cause le soutien américain à Ben Ali, ont conforté les Tunisiens qui se sont soulevés et ont influencé les pays voisins qui s'interrogeaient sur l'opportunité d'intervenir, a assuré M. Assange sur la chaîne australienne SBS.

«Il semble se confirmer que les éléments que nous avons publiés, par le truchement du journal libanais Al Akhbar, ont eu une influence significative sur ce qui s'est passé en Tunisie», a déclaré le fondateur de WikiLeaks.

«De plus, il ne fait aucun doute que la Tunisie a servi d'exemple pour  l'Égypte, le Yémen et la Jordanie et pour toutes les manifestations qui s'y sont produites», a-t-il ajouté.

Poussé au départ vendredi après 32 ans au pouvoir, le président égyptien Hosni Moubarak a, comme le Tunisien Zine El Abidine Ben Ali qui a fui son pays le 14 janvier, cédé à la pression de la rue.

La justice britannique se prononcera le 24 février sur la demande d'extradition formulée par la Suède à l'encontre de M. Assange, dans le cadre d'une affaire de viol et d'agression sexuelle présumés.

Depuis Londres, M. Assange a estimé que le résultat des événements qui se sont produits au Moyen-Orient est «extrêmement gratifiant».

«Oui, j'ai vécu tous ces problèmes à Londres, mais voir tout ce qui se passe ailleurs vaut tout le temps que je perds», a-t-il ajouté.

Arrêté début décembre à Londres, Assange vit depuis deux mois en liberté conditionnelle en Angleterre. Ses défenseurs mettent en avant le risque qu'une fois extradé en Suède, l'Australien soit envoyé aux États-Unis.

WikiLeaks a publié sur l'internet des milliers de documents confidentiels sur les guerres en Irak et en Afghanistan, et des notes provenant de diplomates américains en poste à travers le monde.