Au dixième jour de manifestations au Yémen, la police a ouvert le feu samedi pour disperser des protestataires qui défilaient, par milliers, dans les rues de la capitale Sanaa pour réclamer le départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans. Un protestataire a été tué et cinq autres blessés, selon une source médicale.

Tôt samedi matin, les manifestants étaient partis de l'Université de Sanaa pour gagner le ministère de la Justice, en scandant «le peuple veut la chute du régime». Ils se sont ensuite heurtés à des policiers des unités anti-émeutes, appuyés par des éléments en civil. Des partisans du président ont attaqué la foule et lancé une bataille de jets de pierres. La police a tenté ensuite de disperser les manifestants en tirant en l'air. Selon un responsable médical, qui a requis l'anonymat, un homme est mort après avoir reçu une balle dans la nuque. À Aden, des habitants ont déclaré que les forces de sécurité, après 10 jours de manifestations, ont déserté les rues de la ville portuaire. Des groupes d'hommes ont attaqué, pillé et brûlé des bâtiments officiels, sans intervention de la police ou de l'armée, selon des témoins.

Au moins quatre personnes sont mortes dans les manifestations à Aden.