Un rapport du Congrès des États-Unis indique que les frappes aériennes menées en Libye ont coûté entre 400 millions $ US et 1 milliard $ au trésor américain, mais laisse entendre que la pression financière pourrait s'alléger au fur et à mesure que les alliés, dont le Canada, joueront un plus grand rôle dans la mise en application de la zone d'exclusion aérienne des Nations unies.

L'étude, datée de lundi, a été publiée en ligne mercredi. Ce portrait instantané de la situation a été dépeint à l'intention de l'administration américaine, qui n'a pas caché son empressement de passer les commandes de l'opération à un autre joueur - en l'occurrence, l'OTAN.

Le Service de recherche du Congrès demeure cependant prudent dans son analyse en indiquant que ces dépenses demeurent «extrêmement difficiles à prévoir étant donné l'incertitude qui règne en ce qui concerne la longueur de ce conflit» et la durée de l'implication des troupes américaines.

La semaine dernière, le Centre d'évaluation stratégique et budgétaire (CSBA) avait estimé qu'il pourrait en coûter entre 100 millions $ et 300 millions $ à chaque semaine pour mener l'opération, qui consiste à superviser le respect de la zone d'exclusion aérienne en Libye.

Le rapport de 33 pages publié mercredi fait remarquer que les Britanniques avaient évalué que la facture, pour les quatre premiers jours des bombardements, pourrait s'élever à 45,5 millions $.

À titre comparatif, le gouvernement Harper, qui fait face à un déficit estimé à 40 milliards $ cette année, n'a fourni aucun détail sur les implications financières de cette mission avant d'être renversé par les partis d'opposition, vendredi dernier.

Le budget fédéral - qui a été déposé, mais non adopté - prévoyait des compressions budgétaires de l'ordre de 300 millions $ pour l'année prochaine en ce qui concerne les opérations militaires outre-mer des Forces armées canadiennes. La plupart des économies devaient être réalisées grâce au retrait des troupes canadiennes stationnées en Afghanistan.

Le déploiement des troupes canadiennes a été adopté à l'unanimité à la Chambre des communes, mais peu de questions ont été soulevées quant aux coûts découlant de cette mission.

Le gouvernement Harper a eu l'aval de la Chambre pour une période de trois mois.