La France va envoyer des hélicoptères de combat en Libye pour mener des frappes au sol «plus précises» dans le cadre des opérations de la coalition internationale, a indiqué lundi à Bruxelles le chef de la diplomatie française, Alain Juppé.

Les hélicoptères permettront «de mieux adapter nos capacités de frappes au sol avec des moyens de frappes plus précises», a dit M. Juppé à des journalistes en marge d'une réunion avec ses homologues européens.

«C'est l'objectif de la mise en oeuvre des hélicoptères», a-t-il précisé.

M. Juppé a souligné que l'engagement d'hélicoptères de combat entrait «exactement dans le cadre de la résolution» 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU qui a autorisé l'emploi de la force pour protéger les populations civiles en Libye et de la planification de l'OTAN.

Les hélicoptères ne serviront pas à débarquer des troupes d'occupation au sol, a-t-il précisé.

«Il ne s'agit pas d'un changement de stratégie. Il s'agit toujours d'affaiblir les moyens militaires de Kadhafi, pas uniquement les blindés ou les avions, mais les postes de commandement, les infrastructures de ravitaillement...»

«Notre stratégie consiste à accentuer la pression militaire au cours des prochaines semaines, mais simultanément d'avancer sur la voie d'une solution politique», a souligné le ministre français.

C'est ce qui a été fait lundi en renforçant le Conseil national de transition (CNT) des insurgés de Benghazi, dans l'est libyen, que l'UE a considéré dans une déclaration commune comme «un interlocuteur politique clé représentant les aspirations du peuple libyen», a-t-il relevé.

Il s'agit aussi de «ne laisser échapper aucune possibilité de contact avec ceux qui, à Tripoli, ont bien compris que (le colonel Mouammar) Kadhafi n'avait plus son rôle à jouer dans la vie politique libyenne», a ajouté M. Juppé.

Le ministre français a dit avoir également «bien insisté sur la volonté de la France d'avancer sur ces différentes questions et de ne pas nous éterniser militairement en Libye».

Le navire de guerre BPC Tonnerre, bâtiment de projection et de commandement combinant, sur une plate-forme unique, les fonctions de porte-hélicoptères, d'hôpital, de transport de troupes, de mise en oeuvre de moyens d'assaut amphibie et de commandement, a quitté Toulon (sud) le 17 mai.

Selon le quotidien français Le Figaro, le Tonnerre a embarqué avec lui 12 hélicoptères de l'aviation légère de l'armée de terre (ALAT).

Selon une autre source française, il s'agira d'hélicoptères de type Gazelle et Tigre.

Les BPC peuvent embarquer jusqu'à 750 combattants, seize hélicoptères Tigre ou NH 90 (classe 12 tonnes) ainsi qu'une soixantaine de véhicules blindés.

Deux mois après le début de l'opération aérienne de la coalition internationale sous commandement de l'OTAN en Libye, le 19 mars, l'intervention des hélicoptères de combat permettrait de viser certaines cibles des forces du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi que les avions de chasse ne parviennent plus à détruire, en raison des risques de dégâts collatéraux.