L'OTAN a annoncé avoir bombardé par erreur une colonne de rebelles libyens lors de frappes aériennes, il y a deux jours, près d'une ville pétrolière de l'est du pays.

L'alliance n'a pas donné d'informations sur de possibles mortalités, mais a dit samedi regretter «toute perte de vie ou blessures causées par cet accident regrettable».

L'OTAN a expliqué que ses forces avaient vu une colonne de véhicules militaires, jeudi, dans une zone où les forces loyales au leader Mouammar Kadhafi avaient opéré récemment, soit la région contestée de Brega. L'alliance a ajouté qu'elle croyait que les véhicules posaient une menace envers les civils et les avaient ainsi bombardés.

L'OTAN a déclaré que les véhicules avaient plus tard été identifiés comme faisant partie d'une patrouille de l'opposition.

En plus d'avoir bombardé à quelques reprises des rebelles désirant mettre fin aux quarante ans de règne du dictateur Mouammar Kadhafi, l'OTAN s'est également fait reprocher par ces mêmes rebelles de ne pas les avoir aidés à obtenir un avantage décisif contre l'armée mieux entraînée et mieux équipée du chef libyen. Les forces de Kadhafi contrôlent encore la majeure partie de l'ouest du pays, tandis que les rebelles détiennent l'est.

Les forces militaires internationales ont eu des problèmes pour frapper les troupes gouvernementales en raison de leur proximité avec des civils. Les troupes du leader libyen ont également utilisé des véhicules civils, les rendant difficiles à distinguer des forces rebelles.

Tôt, samedi, l'OTAN a accusé les forces kadhafistes d'utiliser des mosquées et des parcs pour enfants comme boucliers pour leurs opérations militaires et a affirmé que le leader libyen «attaquait brutalement» son peuple.

Au moins deux explosions ont ébranlé la capitale, Tripoli, samedi, tandis que les avions de l'OTAN survolaient la ville, quelques heures après une sortie de Kadhafi contre les frappes aériennes dans un discours, vendredi soir, lors duquel il a insisté sur le fait que «l'OTAN serait vaincu». Il n'était pas immédiatement possible de savoir quelles avaient été les cibles ou si des gens avaient été tués.

À Bruxelles, samedi, la porte-parole de l'OTAN, Oana Lungescu, a qualifié le discours de Kadhafi d'«outrageant».

L'alliance, dont le mandat est de protéger les civils, augmente de plus en plus la pression sur le régime Kadhafi alors que quatre mois de révolte se sont transformés en guerre civile. Bien que la majeure partie des frappes surviennent la nuit, les attaques de jours sont devenues plus fréquentes.

Le ministre libyen de la Santé a divulgué de nouvelles données, qui établissent le total des civils supposément tués dans les attaques de l'OTAN à 856 en date du 7 juin. Ce total n'a pas pu être vérifié de façon indépendante, et de précédentes estimations gouvernementales concernant des frappes individuelles se sont avérées erronées.

Mme Lungescu a rejeté ces données.

«Nous sauvons un nombre incalculable de vies à tous les jours à travers le pays», a-t-elle dit. «Nous menons des opérations avec soin et avec une grande précision pour éviter les morts civiles. Les décès de civils mentionnés par le régime libyen ne sont que pure propagande.»