Des opposants syriens se sont retrouvés samedi à Istanbul pour examiner la création d'un «Conseil national» destiné à coordonner leur lutte en vue de «faire chuter» le régime de Damas, a constaté une correspondante de l'AFP.

Pendant leurs deux jours de débats dans un hôtel de la rive européenne de la métropole turque, une soixantaine de militants de l'opposition, venus tant de Syrie que de l'extérieur de ses frontières, doivent discuter des modalités de la mise en place d'un tel Conseil chargé de regrouper toutes les communautés syriennes. Un projet qui remonte à juin dernier.

Une déclaration pourrait conclure leurs travaux dimanche après-midi, ont dit les participants, tenant cependant à souligner que, pour le moment, aucune décision finale n'avait été prise à ce sujet.

«Notre principale priorité est la chute du régime du président Bachar al-Assad», a déclaré à l'AFP Yaser Tabbara, un avocat et défenseur des droits civiques vivant aux États-Unis.

«Nous sommes ici pour une réunion consultative afin de discuter de la création d'un Conseil national qui serait une plate-forme pour rassembler toutes les parties de la société syrienne», a expliqué M. Tabbara.

«Le Conseil national syrien sera composé de 115 à 150 membres, dont plus de la moitié sont à l'intérieur de la Syrie», a déclaré un autre opposant, Obeida al-Nahhas.

Ce Conseil, qui a donné lieu à plus de huit semaines de consultations, est censé «faire entendre à la communauté internationale la voix de la révolution syrienne et ses revendications», a-t-il souligné.

«Il s'agit d'une structure qui doit incarner les aspirations de la révolution syrienne et concrétiser ses objectifs politiques», a ajouté Obeida al-Nahhas.

Le Conseil doit se doter de «sept à huit bureaux» avec une compétence précise pour chacun d'entre eux, notamment «les affaires étrangères, la planification politique, l'économie, et les médias».

Cette réunion d'Istanbul survient au lendemain de l'annonce par l'opposition syrienne de la formation d'une coalition baptisée «Commission générale de la révolution syrienne».

Son objectif, a elle-même indiqué cette coalition dans un communiqué, est de «resserrer» les rangs de l'opposition au plan politique et sur le terrain afin d'«aboutir à la chute du régime de Bachar al-Assad et à l'établissement d'un État démocratique, un État de droit, et d'institutions garantissant la liberté, l'égalité de tous les citoyens et le respect des droits de l'Homme».

La «Syrian Revolution General Commission» (SRGC) est le fruit de la fusion de 44 groupes et comités de coordination qui animent depuis cinq mois la contestation en Syrie.

Plusieurs réunions d'opposants syriens ont été organisées en Turquie, à Antalya, sur le littoral méditerranéen, ou à Istanbul.

La Turquie, qui partage une longue frontière avec la Syrie, a plusieurs fois appelé le régime de Damas à la retenue et à des efforts en matière de démocratie, sans pour l'instant réclamer le départ du président al-Assad.

Les répressions ont fait quelque 2000 morts depuis le 15 mars, selon les organisations syriennes des droits de l'Homme.