Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a déclaré mercredi qu'il souhaitait une Égypte «anti-sioniste» et anti-occidentale, en recevant un groupe d'intellectuels, de religieux et de jeunes révolutionnaires égyptiens, a rapporté l'agence officielle Irna.

«Nous devons faire en sorte que l'Iran et l'Égypte soient deux pays développés, puissants, anti-arrogance (ndlr: anti-occidentale) et anti-sioniste», a déclaré M. Ahmadinejad.

«L'un de mes rêves est d'aller en Égypte (...) Dès que je recevrai une invitation de la part des responsables égyptiens, je me rendrai immédiatement et avec fierté en Égypte», a-t-il ajouté.

Le Caire et Téhéran ont commencé à évoquer, après la chute le 11 février dernier du régime du président Hosni Moubarak, la possibilité d'une reprise de leurs relations diplomatiques rompues en 1980 pour protester contre l'accord de paix israélo-égyptien de 1979.

Mardi, le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, s'est déclaré «optimiste» sur une normalisation des relations diplomatiques avec l'Égypte, en dépit de l'expulsion la veille par Le Caire d'un diplomate de la section d'intérêts iranienne soupçonné d'espionnage.

Le ministre égyptien des Affaires étrangères Nabil al-Arabi a déclaré le 25 mai, après avoir rencontré M. Salehi en Indonésie, que la décision d'une reprise des relations diplomatiques avec l'Iran serait soumise au futur Parlement qui doit être élu en septembre.

La délégation égyptienne est depuis lundi à Téhéran pour participer à une «conférence internationale sur le réveil islamique» réunissant des intellectuels d'une vingtaine de pays musulmans.

«Nous sommes prêts à rétablir nos relations diplomatiques le plus rapidement possible (...) Nous attendons que la partie égyptienne se déclare», a affirmé M. Salehi après avoir reçu mercredi la délégation égyptienne.

«L'Iran est prêt à faire des investissements importants en Égypte qui est un grand pays et un grand marché avec 80 millions de personnes», a-t-il ajouté.