Le président syrien Bachar al-Assad s'est rendu mardi à Homs (centre), dans le quartier de Baba Amr, assurant aux habitants que ce bastion rebelle, pilonné pendant un mois puis repris par l'armée, allait être reconstruit et serait «beaucoup mieux qu'avant», selon la télévision d'État.

Portant un veston bleu marine et une chemise bleue, il a salué des habitants et assuré que «la vie normale reviendra à Baba Amr».

«Baba Amr va devenir beaucoup mieux qu'avant», a-t-il promis, au milieu d'un attroupement au pied d'immeubles détruits et sous une fine pluie.

Il a en outre jugé nécessaire qu'«un calendrier soit établi» pour la remise en état du quartier.

Cette visite est l'une des rares apparitions publiques du président Assad depuis le début de la crise en Syrie en mars 2011.

«Dieu, la Syrie, Bachar et c'est tout», scandaient les habitants, un slogan des partisans du régime.

La télévision a montré une femme frayant son chemin pour embrasser le président syrien.

Évoquant les violences dans Baba Amr, attribuées par les autorités à des «terroristes», M. Assad a affirmé que «l'État a été prompt à remplir son devoir de protection de ses citoyens», selon l'agence officielle Sana.

«L'État a voulu donner à ceux qui s'étaient éloignés du droit chemin, le plus grand nombre d'occasions pour qu'ils (...) jettent les armes, mais ils ont (...) intensifié leur terrorisme. Il fallait donc agir pour ramener la sécurité et la tranquillité, et imposer la loi», a-t-il ajouté.

M. Assad a également passé en revue l'armée syrienne, a ajouté Sana, affirmant aux militaires que les «sacrifices et les efforts consentis ont permis de préserver la patrie, sa sécurité et sa stabilité».

Ces propos n'ont pour le moment pas été diffusés par la télévision.

De leur côté, les militants, notamment les comités locaux de coordination (LCC) qui animent la contestation sur le terrain, ont fait état de bombardements mardi sur plusieurs quartiers de Homs, pilonnés sans répit depuis une semaine.

Et selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), deux civils ont été tués mardi dans la région de Homs par les tirs des troupes régulières.

Baba Amr, ainsi que d'autres quartiers rebelles de Homs, a fait l'objet de pilonnages incessants pendant des semaines par les autorités syriennes pour faire plier la contestation.

Les bombardements ont fait des centaines de morts à Baba Amr, selon des ONG, tandis que des dizaines de corps ont ensuite été retrouvés dans plusieurs quartiers, parmi lesquels ceux de réfugiés venus de Baba Amr.

Deux journalistes étrangers, l'Américaine Marie Colvin (Sunday Times) et le photographe français Rémi Ochlik, ont été tués le 22 février alors qu'ils se trouvaient avec d'autres journalistes dans une maison servant de centre de presse à Baba Amr.

Les pays arabes réunis à Bagdad qualifient le «massacre de Baba Amr» de «crimes contre l'humanité», selon un projet de résolution qui doit être discuté mercredi par les ministres des Affaires étrangères et approuvé par le sommet jeudi.

La Syrie est en proie depuis mars 2011 à un mouvement de contestation sans précédent réprimé dans le sang. Les violences ont fait plus de 9100 morts en un an, selon l'OSDH.