L'Algérie tirera «pleinement» les conséquences des nouvelles «transgressions» médiatiques d'Aïcha Kadhafi, la fille du défunt ex-dirigeant libyen, qui a appelé mercredi à se «révolter contre le nouveau gouvernement» de Tripopli, a déclaré jeudi le ministère des Affaires étrangères.

«Nous déplorons ces propos inacceptables tout comme nous déplorons vivement le fait que Mme Aicha Kadhafi ait enfreint, pour la seconde fois, les règles de l'hospitalité qui lui est accordée, à titre humanitaire, en Algérie», a déclaré le porte-parole du ministère Amar Belani.

«La famille Kadhafi est l'hôte de l'Algérie pour un temps», a-t-il dit dans un texte reçu par l'AFP. «Nous ne manquerons pas de tirer pleinement les conséquences de cette nouvelle transgression de l'obligation de réserve qu'impose le statut des membres de cette famille en Algérie», a-t-il enfin conclu.

Aïcha Kadhafi a appelé les Libyens à «venger le sang» des martyrs et à se «révolter contre le nouveau gouvernement», dans des déclarations diffusées mercredi par la chaîne de télévision arabe Arraï, basée à Damas.

Aïcha, ses frères Mohamed et Hannibal, sa mère Safiya et de nombreux membres de la famille, surtout des enfants, sont réfugiés en Algérie depuis fin août.

En septembre, Aïcha Kadhafi avait déjà qualifié les nouvelles autorités libyennes de «traîtres».

Le chef de la diplomatie Mourad Medelci avait alors jugé ces propos «inacceptables», estimant que la fille de Mouammar Kadhafi, chassé du pouvoir fin août et tué le 20 octobre, ne tenait pas compte de ses «devoirs» de réserve envers son pays d'accueil.

Les relations ont été longtemps tendues entre les anciens rebelles du Conseil national de transition libyen (CNT) et Alger, qui a fini par reconnaître le CNT dans la foulée de l'Union africaine fin septembre.