Le président américain Barack Obama a appelé jeudi soir le président français Nicolas Sarkozy et le premier ministre britannique David Cameron pour coordonner une stratégie sur la Libye après la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU autorisant un recours à la force contre les forces de Mouammar Kadhafi.

À l'issue de trois jours de négociations, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté une résolution jeudi soir autorisant à prendre «toutes les mesures nécessaires» pour protéger les civils et imposer un cessez-le-feu à l'armée libyenne, y compris des frappes aériennes, mais précise qu'il n'est pas question d'occupation militaire.

Elle prévoit aussi une zone d'exclusion aérienne pour empêcher l'aviation du colonel Mouammar Kadhafi de pilonner ses opposants.

Dans un communiqué, la présidence américaine indique que «les dirigeants se sont mis d'accord sur le fait que la Libye doit se conformer immédiatement aux termes de la résolution et sur le fait que la violence contre la population civile doit cesser».

«Les dirigeants se sont mis d'accord sur une étroite coordination sur les prochaines étapes et sur le fait de continuer à travailler avec les Arabes et les autres partenaires internationaux pour s'assurer de l'application des résolutions du Conseil de sécurité sur la Libye», ajoute le texte.

À Paris, la présidence française a indiqué dans un bref communiqué que MM. Srakozy et Obama «se sont entretenus cette nuit de la mise en oeuvre de la résolution 1973 adoptée par le Conseil de Sécurité des Nations Unies».

Ottawa enverra six chasseurs

Le Canada va d'ailleurs envoyer en Libye six avions de chasse CF-18 afin de participer à la mise en oeuvre de la résolution du Conseil de Sécurité de l'ONU.

«Le gouvernement canadien a pris la décision tard aujourd'hui d'envoyer six avions de chasse CF-18 afin de joindre les Américains, les Britanniques et les Français, et les autres pays qui vont participer à l'imposition de la zone d'exclusion aérienne», indique la télévision CTV, sur son site internet.

L'envoi de ces appareils prendra au minimum 24 heures, a précisé de son côté la télévision publique CBC, soulignant que la base aérienne où ils seront hébergés n'est pas encore connue.

Une réunion des représentants des 28 pays membres de l'OTAN est prévue vendredi, selon un diplomate de l'OTAN.

Abstention de l'Allemagne

Aucun soldat allemand ne participera à une intervention militaire en Libye, qui comporte des «risques et des dangers considérables», a déclaré vendredi le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle, justifiant l'abstention à l'ONU.

«Nous restons éminemment sceptiques sur l'option d'une intervention militaire, (...) prévue dans cette résolution (de l'ONU). Nous y voyons des risques et des dangers considérables. C'est pourquoi nous ne pouvions approuver cette partie du texte», a indiqué le ministre dans un communiqué.

«Les soldats allemands ne participeront pas à une intervention militaire en Libye», a-t-il ajouté.