Le régime libyen a affirmé considérer désormais comme nulle la résolution 1973 de l'ONU imposant une zone d'exclusion aérienne, après l'opération militaire occidentale samedi, et a demandé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité.

«La Libye demande une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU après l'agression franco-américano-britannique contre la Libye, un État indépendant et membre des Nations unies», a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué publié dans la nuit de samedi à dimanche.

L'opération militaire lancée contre la Libye «menace la paix et la sécurité internationales», a-t-il estimé.

Les frappes militaires occidentales ont «visé plusieurs régions de l'ouest du pays, faisant des victimes parmi les civils et des dégâts dans des installations civiles, dont des routes, aéroports et hôpitaux», selon le ministère.

Le régime considère désormais comme «nulle la résolution 1973 instaurant une zone d'exclusion aérienne» et qu'il a par conséquent «le droit d'utiliser son aviation civile et militaire pour se défendre après que la France ait violé la zone d'exclusion aérienne», toujours selon ce texte.

L'intervention militaire a été lancée par une frappe aérienne française contre un véhicule des forces pro-Kadhafi à 16H45 GMT, premier tir après le feu vert jeudi de l'ONU au recours à la force pour protéger la population civile.

Les États-Unis et le Royaume-Uni ont lancé une vague de plus de 110 missiles de croisière Tomahawk à partir de navires et sous-marins qui ont frappé à partir de 19H00 GMT plus de 20 objectifs, dont des systèmes de défense antiaérienne et des noeuds de communication stratégiques, tous sur la côte.

La résolution 1973 exige l'arrêt complet des attaques contre des civils, impose une zone d'exclusion aérienne en Libye et permet des frappes pour contraindre les pro-Kadhafi à cesser la répression qui a fait des centaines de morts et poussé 300 000 personnes à fuir le pays depuis le 15 février.