Le commandant des opérations de l'OTAN en Libye, le lieutenant-général canadien Charles Bouchard, a repoussé du revers de la main, lundi, l'idée selon laquelle les soldats de l'Alliance contribuent à la progression des rebelles anti-Kadhafi.

Il a plutôt réitéré le seul but de la mission: protéger la population civile.

Lors d'une conférence de presse à Naples, en Italie, le lieutenant-général Bouchard a ajouté que l'Alliance atlantique prend petit à petit le commandement de l'opération, en remplacement des Américains.

Dimanche, les 28 membres de l'OTAN ont accepté de prendre en charge la campagne libyenne. Le lieutenant-général québécois a refusé d'évaluer combien de temps prendrait la transition, affirmant qu'il s'agissait d'un processus complexe. Des représentants de l'OTAN à Bruxelles avaient déjà affirmé que quelques jours pourraient être nécessaires pour prendre le relais.

L'OTAN pourrait bombarder les forces fidèles au régime de Tripoli si elles menaçaient de blesser des civils.

Les opérations aériennes internationales ont durement affecté les militaires pro-Kadhafi, permettant aux rebelles de s'approcher de la ville natale du dirigeant libyen, Syrte, après avoir dangereusement frôlé la défaite.

Le conseil de sécurité des Nations unies a autorisé la communauté internationale à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les civils.

Mais certains détracteurs de l'OTAN ont plaidé que l'opération militaire dépassait largement les limites établies par l'ONU. Lundi, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergeï Lavrov, a affirmé que les frappes aériennes violaient la résolution internationale et qu'elles constituaient une ingérence internationale dans ce qu'il a qualifié de «guerre civile».

Interrogé quant à la distinction entre la protection des civils et la collaboration avec les rebelles, Charles Bouchard a répondu lundi que sa mission est claire. «Notre objectif est de protéger les civils et les zones peuplées de toute menace d'attaque», a-t-il précisé.

L'officier a refusé de donner des précisions sur ses règles d'engagement, se limitant à affirmer que chacune de ses décisions était prise pour réduire le plus possible les risques de dommages collatéraux.

À Bruxelles, une porte-parole de l'OTAN a réitéré que l'opération militaire avait été lancée en réponse aux «attaques systématiques du colonel Kadhafi contre son propre peuple».

«C'est ainsi que tout a commencé, il faut s'en rappeler», a affirmé Oana Lungescu.