Les opérations militaires et humanitaires en Libye ont jusqu'ici coûté plus de 715 millions de dollars aux États-Unis, selon un rapport envoyé mercredi au Congrès par l'administration du président Barack Obama.

«Jusqu'au 3 juin 2011, le coût des opérations militaires du département de la Défense et les mesures d'aide humanitaire s'établissent à 715,9 millions de dollars», est-il indiqué dans ce rapport destiné à convaincre les élus que M. Obama n'a pas outrepassé ses prérogatives en déclenchant des opérations militaires dans ce pays en mars.

Ce rapport estime en outre que le coût total de ces opérations s'établira à 1,1 milliard de dollars d'ici à la fin du mois de septembre.

À titre de comparaison, les États-Unis dépensent environ 10 milliards de dollars par mois dans leurs opérations militaires en Afghanistan.

Le «problème» du budget militaire des pays de l'OTAN

La baisse des dépenses consacrées à la défense dans les pays de l'OTAN constitue un «grave problème» qui risque à terme de détourner les États-Unis de l'Alliance, a affirmé mercredi le secrétaire américain à la Défense Robert Gates.

Réitérant devant les sénateurs d'une sous-commission de la Défense ses critiques après son discours véhément de Bruxelles vendredi, le ministre a affirmé que la part des États-Unis était passé de la moitié aux trois quarts du budget militaire des 28 pays de l'OTAN.

«C'est un grave problème. C'est un souci depuis quelques années, mais je pense que nos propres difficultés financières et ce à quoi le budget militaire américain va devoir faire face posent le problème comme jamais auparavant», a-t-il jugé.

«Un nombre croissant» de membres du Congrès «pour qui la guerre froide et nos liens avec l'Europe et l'OTAN ne sont pas dans les gênes» va finir par ne plus vouloir prendre en charge le fardeau, selon lui.

Mais le secrétaire à la Défense a toutefois estimé préférable une OTAN aux capacités réduites que «pas d'OTAN du tout».

Robert Gates avait mis en garde à Bruxelles les alliés occidentaux contre leur manque d'investissements militaires et de volonté politique, soulignant que ces «lacunes» pourraient «compromettre» l'efficacité de la mission en Libye et contre la perspective «inacceptable» d'une «alliance à deux vitesses».

Pour le plus haut gradé américain, l'amiral Mike Mullen, la participation de pays de l'OTAN à l'opération militaire en Libye et en Afghanistan pourrait conduire les pays européens qui ont réduit ou abandonné des capacités à revoir leur stratégie à la faveur de la «réalité» du combat.