L'avion transportant les dépouilles de la journaliste américaine Marie Colvin et du photographe français Rémi Ochlik, tués le 22 février à Homs, a décollé dans la nuit de samedi à dimanche de Damas pour Paris, a indiqué l'ambassadeur de France, Eric Chevallier.

«Je vous confirme que nous sommes parvenus à ce que les corps de Rémi Ochlick et Marie Colvin soient mis à bord du vol Air France qui vient de quitter Damas à destination de Paris», a-t-il dit à l'AFP.

Le vol régulier Air France 571 qui effectue la liaison Damas-Paris via Amman a décollé dimanche à 0 h 25 (samedi 22 h 25 GMT)

Deux corbillards noirs avec croix en métal sur le toit avaient quitté l'«Hopital français» de Damas vers 21 h (19 h GMT) et le convoi où se trouvaient l'ambassadeur de France et deux diplomates polonais, dont le pays représente les intérêts des États-Unis en Syrie, a gagné la zone de fret de l'aéroport de Damas.

Les cercueils étaient couverts d'une toile brune sur laquelle étaient épinglés les papiers d'identification.

Les corps, ramenés vendredi soir par la Croix Rouge internationale et le Croissant Rouge syrien de Homs à Damas pour identification, avaient été remis en début d'après-midi aux représentants de la France et de la Pologne dans la capitale syrienne.

Il s'agit d'une des dernières missions à Damas de M. Chevallier puisque la France a décidé de fermer son ambassade afin de dénoncer le «scandale» de la répression conduite par le régime de Bachar al-Assad contre sa population, selon le président Nicolas Sarkozy.

Le corps de Marie Colvin devrait ensuite être rapatrié vers les États-Unis, lundi ou mardi, selon une représentante du Sunday Times, l'hebdomadaire britannique pour lequel elle travaillait.

Les deux journalistes sont morts le 22 février dans le bombardement d'un appartement transformé en centre de presse improvisé par les militants à Baba Amr, bastion de la rébellion dans la ville de Homs (centre), pilonné pendant des semaines par l'armée syrienne.

Les journalistes français Edith Bouvier et William Daniels ont confié au quotidien français Le Figaro que ce jour-là vers 6 h, les roquettes de l'armée syrienne avaient atteint le centre de presse.

«Les activistes syriens qui étaient avec nous, habitués à ces bombardements, ont compris tout de suite le danger. Ils nous ont dit, il faut s'en aller tout de suite», ont-ils raconté.

Marie Colvin et Rémi Ochlik sont les premiers à sortir. Un projectile s'abat devant le centre de presse. «La déflagration est terrible. Marie Colvin et Rémi Ochlik se trouvent pratiquement sur le point d'impact. Ils sont tués sur le coup», d'après le récit rapporté par Le Figaro.