La Russie a estimé lundi que le gouvernement syrien et les rebelles devraient suspendre leurs combats une fois par jour pour donner à la Croix-Rouge un accès aux blessés et que les manifestants emprisonnés devraient être autorisés à recevoir des visites.

Cette demande de la Russie, un important allié de la Syrie, est survenue après que des responsables russes eurent rencontré le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui a pressé Moscou d'adopter une telle position.

La Russie avait précédemment appuyé la demande de la Croix-Rouge pour un cessez-le-feu, mais la déclaration de lundi de la part du ministre russe des Affaires étrangères était formulée en des mots plus durs que les précédentes, ce qui représente un signal apparent que Moscou augmente la pression sur la Syrie.

La déclaration a fait suite aux discussions tenues à Moscou entre le président du CICR Jakob Kellenberger et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à propos de la situation humanitaire en Syrie.

La Croix-Rouge n'a cependant pas reçu la permission, de la part de Damas, d'accéder à toutes les régions de la Syrie touchées par les combats. L'État syrien n'a pas non plus donné son accord à des trêves quotidiennes.

Selon la porte-parole du CICR Carla Haddad Mardini, la rencontre avec le ministre Lavrov fait partie de contacts avec tous les acteurs qui pourraient avoir «une influence positive» sur ses gestes en Syrie. Mme Mardini ajoute également que la Croix-Rouge espérant que des résultats concrets de ces rencontres se matérialiseraient sur le terrain d'ici les prochains jours ou semaines.

Selon elle, les principaux interlocuteurs du CICR demeurent les autorités syriennes et l'opposition.

La Russie et la Chine ont évité à la Syrie des sanctions des Nations unies en lien avec sa répression de la révolte, au cours de laquelle plus de 8000 personnes ont été tuées. Moscou a toutefois récemment démontré des signes qu'elle perdait patience par rapport à la position intransigeante du président syrien Bashar al-Assad.