Dépouillé de la majorité à la Chambre des représentants par les républicains, l'administration Obama a réussi à éviter le pire mardi lors des élections de mi-mandat. Les démocrates conserveront leur majorité au Sénat.

La nouvelle, annoncée par CNN, est tombée à minuit moins une alors que des votes étaient toujours dépouillés dans plusieurs États où les luttes entre candidats républicains et démocrates restaient à finir.

Les démocrates auront au moins 50 sièges au Sénat. Les républicains ont gagné six sièges, alors que le décompte se poursuivait dans trois États. Un gain de dix sièges était nécessaire pour ravir aux démocrates le contrôle de la chambre haute. Harry Reid, le leader de la majorité au Sénat, a finalement sauvé son siège au Nevada.

Malgré la victoire sénatoriale des démocrates, le Grand Old Party (GOP) a réussi à remporter plusieurs sièges à la chambre haute du Congrès, dont ceux de l'Arkansas, de l'Indiana, du Wisconsin et du Dakota du Nord, qu'ils ont subtilisée aux démocrates.

Du côté de la chambre des représentants cependant, la victoire des républicains est sans appel. Selon les projections des médias, les républicains ont gagné 60 sièges et contrôlent au moins 240 des 435 sièges de la Chambre des représentants, soit 62 de plus qu'aux dernières élections et 22 de plus que le minimum requis pour prendre le contrôle de la chambre basse.

Parmi eux, on retrouve Tim Scott, le premier africain-américain républicain du Sud des États-Unis à être élu à la Chambre des représentants depuis la fin de la guerre civile. Il a remporté un siège en Caroline du Sud.

Victoires sénatoriales

Dans la course sénatoriale, les candidats républicains qui ont reçu l'aval du Tea Party s'en sont eux aussi sortis particulièrement bien, confirmant du coup que le mouvement de droite, nouveau venu sur la scène politique, a eu un impact sur l'électorat américain.

C'est notamment le cas de Marco Rubio, qui a remporté pour les républicains le siège de Sénateur de la Floride, Jim DeMint, qui a gagné la Caroline du Sud et pour Rand Paul, qui a subtilisé le Kentucky à Jack Conway.

Lors de son discours d'acceptation, M. Paul a promis de porter la colère de ses électeurs à Washington. «Nous sommes venus reprendre le contrôle de notre gouvernement», a-t-il lancé.

Candidat défait à la présidence américaine par Barack Obama, John McCain a aussi regagné son siège en Arizona.

Un point en Virginie occidentale

Parmi les victoires démocrates, on compte notamment celle du démocrate Chris Coons, qui a défait la jeune Christine O'Donnell, une figure de proue du Tea Party, connue pour ses croyances créationnistes. Il reprend ainsi le flambeau de Joe Biden.

Dans une autre des courses sénatoriales très surveillées, le démocrate Joe Manchin a défait le Républicain John Raese en Virginie-Occidentale, un État connu pour ses positions conservatrices.

Une question de contrôle

Toute la journée, les électeurs ont afflué vers les urnes, mettant du coup fin à une campagne électorale mouvementée, marquée par l'émergence du Tea Party.

En plus de s'affronter pour le contrôle de la Chambre des représentants et du Sénat, les deux plus grands partis du pays essayaient aussi de mettre la main sur 37 postes de gouverneurs à combler sur un total de 50. En Caroline du sud, Nikki Haley, une des protégées de Sarah Palin a remporté le siège, devenant la première femme indo-américaine élue au poste de gouverneur. Mme Haley est aussi une des recrues du Tea Party.

En Californie, le démocrate Jerry Brown remplacera l'actuel gouverneur républicain, Arnold Schwarzenegger.

Référendum présidentiel

Les résultats de l'élection de mi-mandat, vue comme un référendum sur la performance du président, auront un impact direct sur Barack Obama, qui devra faire face à une rude opposition à la Chambre des représentants.

La campagne électorale qui vient de se terminer a été la plus chère jamais enregistrée pour une élection de mi-mandat aux États-Unis. En tout, 3,5 milliards $ ont été dépensés par les divers partis.

-avec l'AFP, Huffington Post, le NYT et CNN