À la fin d'une conférence de presse qui a pris l'allure d'une séance de psychanalyse, Barack Obama a tenu à rappeler mercredi qu'il n'était pas le premier président des États-Unis à affronter des questions douloureuses sur sa relation avec les Américains deux ans seulement après son élection à la Maison-Blanche.

«Deux grands communicateurs» sont également passés par là, a-t-il déclaré mercredi après-midi en faisant référence à Ronald Reagan et à Bill Clinton, dont les partis respectifs avaient subi des dégelées lors des premières élections de mi-mandat de leur présidence. Il n'a pas senti le besoin de préciser que ses deux prédécesseurs avaient néanmoins réussi à poursuivre leur travail à la Maison-Blanche et à obtenir, deux ans plus tard, un deuxième mandat.

Mais il a ajouté: «Je ne recommande à aucun des futurs présidents de prendre une raclée comme je l'ai fait hier soir.»

En effet, Barack Obama avait l'air d'un homme secoué lorsqu'il a rencontré les journalistes à la Maison-Blanche pour réagir à une cuisante défaite qui a permis au Parti républicain de reconquérir la majorité à la Chambre des représentants avec un gain net d'au moins 60 sièges.

«Il y a des soirées électorales plus drôles que d'autres. Certaines sont grisantes, d'autres constituent une leçon d'humilité», a dit le président, dont le parti a conservé sa majorité au Sénat malgré une perte de six sièges.

Tout en défendant son bilan -»Nous avons stabilisé l'économie. Nous avons créé des emplois dans le secteur privé»-, le président a attribué le verdict électoral de la veille à la «grande frustration» des Américains qui ne «ressentent pas les effets de ces progrès».

«En tant que président, j'en prends la responsabilité», a-t-il déclaré, en refusant cependant de mettre le mécontentement populaire sur le compte de certaines de ses mesures.

Baisses d'impôts

Le président s'est dit prêt à travailler avec les républicains, mais pas à n'importe quelles conditions. Il a semblé ouvrir la porte à un compromis en matière de fiscalité, notamment sur la reconduction des baisses d'impôts consenties aux foyers aisés. Les républicains veulent les pérenniser pour tous les Américains.

Il s'est toutefois opposé à des réductions «dans les investissements essentiels qui vont nous assurer une économie concurrentielle et en croissance dans les années à venir».

«Dans ces discussions budgétaires, la clé sera de savoir faire la distinction entre ce qui n'amène pas de croissance, ce qui n'est pas un investissement pour l'avenir et les choses qui sont indispensables pour garantir la croissance future du nombre d'emplois», a-t-il déclaré en citant l'éducation, la recherche sur l'automobile propre et les infrastructures de transports.

«Je suis impatient de réunir les membres des deux partis pour mettre au point des mesures permettant d'aller de l'avant», a-t-il encore dit. «Je ne dis pas que cela sera facile. Je ne prétends pas que nous parviendrons à résoudre tous les désaccords», a-t-il cependant ajouté.