Le premier ministre britannique David Cameron a apporté vendredi son «soutien» au candidat-président français Nicolas Sarkozy, à l'issue d'un sommet destiné à renforcer la coopération bilatérale et qui a donné lieu à des accords importants dans le nucléaire civil.

Les deux dirigeants ont présenté un front commun sur la Syrie, condamnant fermement les derniers massacres liés à la répression brutale de la contestation par le régime de Bachar Al-Assad.

David Cameron a qualifié d'«atroce» et de «boucherie» la répression en Syrie, au lendemain de l'adoption d'une résolution dénonçant la répression par l'Assemblée générale de l'ONU à une écrasante majorité, malgré l'opposition de Moscou et Pékin, et alors que de violents bombardements ont repris vendredi matin à Homs (centre).

«Nous sommes prêts à faire davantage, mais nous disons à tous ceux qui veulent la démocratie en Syrie: «organisez vous, rassemblez-vous, dites-nous comment nous pouvons vous aider et nous vous aiderons davantage»», a souligné Nicolas Sarkozy à l'intention de l'opposition syrienne, alors qu'une «Conférence des amis du peuple syrien» doit se tenir le 24 février en Tunisie.

Comme la chancelière allemande Angela Merkel, le premier ministre britannique a apporté son soutien à Nicolas Sarkozy pour l'élection présidentielle des 22 avril et 6 mai.

«J'ai la chance de pouvoir souhaiter bonne chance à mon ami dans la bataille qu'il va livrer», a déclaré M. Cameron lors d'une conférence de presse commune à l'issue du sommet, deux jours après l'officialisation de la candidature du président.

«J'admire le courage, le leadership du président Sarkozy. Je pense qu'il a fait énormément de choses pour son pays. La suite, il appartiendra au peuple français d'en décider», a souligné David Cameron, qui a notamment salué «le leadership» de M. Sarkozy lors de l'opération menée l'an dernier en Libye.

«Le soutien de David Cameron, moi ça me fait plaisir», a pour sa part commenté M. Sarkozy, qui est depuis des mois donné perdant dans les sondages face au candidat socialiste François Hollande.

 

Dans la foulée du sommet, une série de contrats dans le secteur nucléaire civil ont été signés, faisant franchir une nouvelle étape aux projets des groupes publics français Areva et EDF de construire des réacteurs nucléaires de nouvelle génération EPR au Royaume-Uni.

D'après Londres, EDF devrait aussi signer d'autres contrats lors de ce sommet, portant la valeur totale des accords paraphés vendredi autour de 500 millions de livres, soit plus de 786 millions de dollars.

Paris et Londres ont aussi donné le coup d'envoi d'un projet conjoint d'avion de combat sans pilote, poursuivant vers la mutualisation de leurs dépenses militaires, dans un contexte de réduction budgétaire.

Les deux pays ont annoncé un «partenariat stratégique à long terme» sur les drones, dont un avion de combat sans pilote à l'horizon 2030, et des projets communs sur les missiles, les communications militaires par satellite et les essais nucléaires, dans une déclaration commune.

La guerre en Libye l'année dernière a confirmé les deux puissances européennes dans leur volonté de rapprochement sans précédent, affirmée dans le traité de Lancaster House signé fin 2010.

Plusieurs ministres ont participé à ce sommet, Alain Juppé et William Hague (Affaires étrangères), Gérard Longuet et Philip Hammond (Défense), Éric Besson (Industrie) et Ed Davey (Énergie et réchauffement climatique).

Cette rencontre a aussi vocation à calmer les tensions nées ces derniers mois entre les deux capitales. En décembre, David Cameron avait rejeté le nouveau traité européen d'inspiration franco-allemande qui renforce la discipline budgétaire de l'UE, et il s'oppose toujours farouchement à la taxe sur les transactions financières prônée par Nicolas Sarkozy.