Newt Gingrich, récent favori de la course à l'investiture républicaine pour la présidentielle américaine, qualifie les Palestiniens de «groupe de terroristes» et de peuple «inventé», dans un entretien diffusé vendredi par une télévision juive aux États-Unis.

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Moquant les efforts de l'administration Obama en faveur de la paix au Proche-Orient, M. Gingrich estime que «être impartial, entre une démocratie qui respecte l'état de droit, et un groupe de terroristes qui lance des missiles tous les jours, ce n'est pas de l'impartialité, cela revient à favoriser les terroristes».

Dans l'entretien accordé à la chaîne The Jewish Channel, l'ancien président de la Chambre des représentants accuse l'Autorité palestinienne, qui reconnaît le droit à l'existence d'Israël, de partager avec le mouvement islamiste Hamas «l'énorme désir de détruire Israël».

Le président Barack Obama et son administration «se font des illusions» sur la situation au Proche-Orient, a-t-il martelé, avant de mettre en doute la légitimité de l'aspiration des Palestiniens à un État.

«Nous sommes en présence d'un peuple palestinien inventé, qui est en fait un peuple arabe, et qui faisait historiquement partie de la communauté arabe», a observé M. Gingrich, qui dispose d'un diplôme d'histoire. Selon lui, les Palestiniens, «avaient la possibilité d'aller n'importe où. Mais pour un certain nombre de raisons politiques, nous avons entretenu cette guerre contre Israël depuis les années 1940 et je trouve que c'est tragique».

En réaction, un porte-parole de l'association pro-palestinienne American Task Force on Palestine, Hussein Ibish, a déclaré à l'AFP que «Israël n'existait pas et (qu') il n'y avait pas de 'peuple israélien' avant 1948», année de la fondation de l'État hébreu.

«Dire que les Palestiniens sont un peuple inventé mais pas les Israéliens n'est pas exact ni défendable historiquement», a estimé M. Ibish, voyant dans les propos de M. Gingrich «une hostilité irrationnelle envers l'identité et le nationalisme palestiniens».

M. Gingrich, qui affronterait Barack Obama en novembre 2012 s'il remportait les primaires républicaines qui seront organisées dans chaque État au premier semestre, a confié que sa vision du monde était «assez proche» de celle du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.