A une semaine du départ dans l'Iowa des consultations républicaines pour la présidentielle américaine de 2012, Mitt Romney regagne mardi cet État où il espère cimenter son statut fragile de favori dans des primaires encore largement incertaines.

Après avoir fait abondamment campagne notamment dans le New Hampshire, autre État clé pour la course à l'investiture, M. Romney sera mardi soir dans l'Iowa pour un discours à Davenport. Il entamera ensuite une tournée en autocar de plusieurs jours à travers l'État.

Echaudé par une décevante seconde place dans l'Iowa lors de sa première candidature en 2008, le riche entrepreneur a choisi cette fois-ci de faire campagne plus discrètement, avec des apparitions sporadiques ces dernières semaines dans cet État rural.

Selon une moyenne de plusieurs sondages récents réalisée par le site RealClearPolitics, M. Romney (21%) est dans une chaude lutte avec le candidat Ron Paul (22,3%) dans l'Iowa. Mais M. Romney n'a encore jamais réuni plus de 30% des intentions de vote des républicains.

Outre M. Romney, cinq autres candidats sillonnent cette semaine les routes de cet État de trois millions d'habitants: Ron Paul, Newt Gingrich, Michele Bachmann, Rick Perry et Rick Santorum.

Seul le candidat modéré Jon Huntsman a choisi de faire l'impasse dans l'Iowa, concentrant ses efforts sur la première «vraie» élection primaire le 10 janvier dans le New Hampshire.

Entre 120 000 et 150 000 électeurs républicains de l'Iowa devraient se déplacer le mardi 3 janvier pour se prononcer lors des 1774 «caucus». Ces assemblées d'électeurs ressemblent à des soirée-débats à l'issue desquelles chaque groupe est amené à se décider pour un seul candidat.

L'objectif commun des électeurs républicains est de faire battre le président Barack Obama, candidat à sa propre succession, à l'élection du 6 novembre.

Mais le choix de leur candidat ne va pas de soi. L'absence de prétendant  évident et les scores relativement faibles des candidats de tête traduit une grande indécision de leur part.

Ron Paul, le conservateur atypique, en guerre contre l'État fédéral et opposé à toute forme d'aide ou intervention militaire à l'étranger, pourrait créer la surprise le 3 janvier.

Depuis plusieurs mois, il a bâti dans l'Iowa de solides soutiens, occupant le terrain inlassablement. Reste à voir si cette position résistera à la divulgation de tracts électoraux racistes envoyés en son nom il y a plusieurs décennies, et que M. Paul a désavoués.

Newt Gingrich, ancien président de la Chambre des représentants dans les années 1990, n'est que 3e dans l'Iowa à 14,7% selon RealClearPolitics. Il n'a ni les soutiens, ni les fonds dont peut disposer M. Romney. Mais à l'échelle nationale, il possède encore une petite longueur d'avance sur ses rivaux.

De son côté, le gouverneur du Texas Rick Perry, auteur de prestations médiocres lors de débats télévisés, tente de ressusciter sa campagne.

Les «petits» candidats, Rick Santorum et Michele Bachmann, sous la barre des 10%, jouent leur survie après avoir écumé les 99 comtés de l'État. A une semaine du coup d'envoi, le jeu reste donc ouvert.

En outre, le vote dans l'Iowa n'est pas le meilleur indicateur des résultats d'une course qui se poursuivra jusqu'à la convention républicaine, en août.

En 2008, John McCain, le candidat finalement désigné, n'avait obtenu que la 4e place dans l'État.

Les «caucus» devraient au moins permettre d'éclaircir les rangs, poussant plusieurs petits candidats à jeter l'éponge.

Après l'Iowa, le processus de sélection du candidat se poursuivra jusqu'à la convention nationale du parti républicain en août.