Le républicain Mitt Romney a affronté dimanche un feu croisé de critiques de ses adversaires républicains, lors du dernier débat télévisé avant les élections primaires du New Hampshire mardi, où il reste le favori des sondages.

L'ancien homme d'affaires et ancien gouverneur du Massachusetts a cependant perdu du terrain ces derniers jours, et il n'est plus qu'à 35% des intentions de vote (contre 43% mardi dernier), selon un pointage effectué samedi soir par Suffolk University/7News.

Pour essayer de freiner l'avance de Mitt Romney, multimillionnaire peu charismatique qui a le soutien de l'establishment républicain mais peine à convaincre la base du parti, ses adversaires ont fait feu de tout bois.

Ils ont critiqué son passé d'entrepreneur, son bilan de gouverneur, mis en doute son honnêteté et le fait qu'il soit vraiment conservateur.

M. Romney est un «modéré timide», qui aura «beaucoup de mal à être élu» face au président Barack Obama, a ainsi déclaré dimanche l'ancien président de la Chambre des représentants Newt Gingrich, plaidant pour que les électeurs lui préfèrent «un conservateur audacieux», lors du débat télévisé NBC/Facebook.

«Plus le contraste sera important, plus les idées seront audacieuses (...) et plus il sera difficile» pour le président Obama d'être réélu, a insisté M. Gingrich.

«Si son bilan était tellement bon en temps que gouverneur du Massachusetts, pourquoi ne s'est-il pas représenté?» a asséné l'ancien sénateur de Pennsylvanie Rick Santorum, insistant sur la nécessité d'un candidat qui «saura défendre les principes des conservateurs».

Et même le modéré Jon Huntsman est passé à l'attaque après que Mitt Romney l'eut critiqué pour avoir été l'ambassadeur de Barack Obama en Chine.

«Le pays est divisé à cause d'attitudes comme ça», a-t-il riposté.

Comme samedi soir, Mitt Romney s'est défendu calmement, se disant «très fier de son «solide bilan conservateur» et a insisté sur l'importance de choisir quelqu'un qui n'a «pas fait de la politique toute sa vie».

«Pour moi la politique n'est pas une carrière. La passion de ma vie a été ma famille, ma foi et mon pays», a-t-il dit.

«Peut-on arrêter les bêtises?», a répliqué Newt Gingrich. «Cela fait des années que vous êtes candidat».

M. Romney a concentré ses attaques contre le président Barack Obama, un «président antiinvestissements, antiemplois et antientreprises».

Ce débat était le deuxième en moins de douze heures dans le New Hampshire, après celui qui a opposé samedi soir les six candidats à l'investiture républicaine à l'université de St Anselm, près de Manchester.

Dès la fin du débat, les candidats sont repartis en campagne, à la rencontre des quelque 250 000 électeurs attendus mardi.

Le New Hampshire est le premier État à tenir ses primaires, processus qui permettra, État par État, de désigner le républicain opposé à Barack Obama lors de l'élection présidentielle de novembre.

Les électeurs y sont réputés pour ne se décider souvent qu'à la dernière minute et pour parfois créer la surprise.

«C'est la primaire du New Hampshire, c'est janvier, et ça recommence», a ainsi commenté David Paleologos, directeur du centre de recherches politiques de la Suffolk University dimanche, après les derniers sondages montrant un tassement de Mitt Romney et «un début de ralliement» autour de Jon Huntsman.

Le libertaire Ron Paul, aux positions parfois détonantes, a également gagné du terrain, en deuxième position à 20%, et Jon Huntsman, qui a tout misé sur le New Hampshire, arrive troisième (11%), devant Newt Gingrich (10%) et Rick Santorum qui a dégringolé à la cinquième place à 8%.

La Caroline du Sud votera le 21 janvier, et M. Romney, qui a déjà gagné mardi dernier les «caucus» de l'Iowa, y est également en tête dans les sondages.