L'armée de l'Air américaine a bloqué les connexions depuis ses ordinateurs vers les sites internet de 25 médias, dont le New York Times, qui publient les câbles diplomatiques américains dévoilés par WikiLeaks, a indiqué mercredi un porte-parole du Pentagone.

Cette mesure vise à empêcher que des documents classifiés provenant de WikiLeaks ne «corrompent» les ordinateurs fonctionnant sur un réseau qui n'est pas lui-même classifié, a expliqué le colonel David Lapan à l'AFP.

Elle concerne les sites internet qui publient les télégrammes révélés par WikiLeaks ou qui renvoient vers eux.

À ce stade, seule l'armée de l'Air a pris cette décision, les autres corps de l'armée américaine (Terre, Marine, Marines) étant libres de le faire également ou pas, a-t-il précisé.

Depuis que plusieurs journaux, parmi lesquels The New York Times, The Guardian, Le Monde ou El Pais, ont publié des notes diplomatiques américaines que leur a remis WikiLeaks, le ministère de la Défense s'est contenté d'émettre des directives appelant les militaires à ne pas consulter ces sites, sans pour autant bloquer l'accès.

Pour éviter que des documents sensibles ne tombent dans les mains de WikiLeaks à l'avenir, le Pentagone a par ailleurs pris de nouvelles mesures de sécurité en empêchant notamment que des dossiers contenus dans des ordinateurs du ministère de la Défense ne soient copiés sur des CD-ROM ou des clés USB.

Lorsque des données devront être transférées sur des ordinateurs qui ne sont pas protégés, elles le seront par deux personnes à la fois pour «réduire les risques de divulgation non autorisée d'informations classifiées», selon le Pentagone.

Si WikiLeaks n'a pas révélé comment il a obtenu les 250 000 télégrammes et compte-rendus diplomatiques, les soupçons se portent sur Bradley Manning, un jeune soldat spécialiste du renseignement au sein de l'armée américaine, arrêté en mai.