«On voudrait tous que la reconstruction aille plus vite», dit d'entrée de jeu le nouvel ambassadeur du Canada en Haïti, Henri-Paul Normandin, que La Presse a interviewé à Port-au-Prince. On se doit de mettre les choses en perspective, explique le quinquagénaire arrivé en poste en novembre.

«Prenez l'exemple du Japon, après le tremblement de terre de Kobe. Les Japonais ont mis des années à reconstruire, alors qu'ils sont beaucoup plus riches et reconnus pour leur efficacité. Ou encore La Nouvelle-Orléans, aux États-Unis. Ils ont mis cinq ans à rebâtir les maisons.» Haïti a connu une année difficile: les efforts de reconstruction ont été compliqués par l'épidémie de choléra, la faiblesse des institutions démocratiques, le registre foncier inexistant, l'ouragan Tomas et les récentes manifestations, souligne-t-il.

Les Canadiens peuvent être rassurés, leurs dons personnels et ceux de leur gouvernement ont sauvé des vies, insiste-t-il. Questionné sur le camp Corail, critiqué par plusieurs, auquel le Canada a consacré des fonds, l'ambassadeur admet qu'il a pu y avoir certains ratés. Il précise ne pas connaître les détails puisqu'il n'était pas encore en poste lorsque ce projet a été financé.