Le président russe, Dmitri Medvedev, a rencontré lundi des leaders de l'opposition pour aborder les réformes du système politique après les manifestations sans précédent en Russie, et à moins de deux semaines de la présidentielle du 4 mars dont Vladimir Poutine est le favori.

«Notre système politique est loin d'être idéal, et la plupart des personnes présentes ici le critiquent, et parfois même le critiquent très durement», a déclaré M. Medvedev au début de la rencontre, selon des propos retransmis par la télévision russe.

«Il y a des gens ici avec des opinions politiques variées, et c'est bien parce que nous devons déterminer comment notre système politique doit se développer», a-t-il ajouté lors de cette réunion qui s'est déroulée à la résidence présidentielle de Gorki, dans la banlieue de Moscou.

Le reste de la rencontre avec les opposants a eu lieu en l'absence des journalistes.

Parmi les figures de l'opposition présentes, on comptait l'ancien vice-premier ministre Boris Nemtsov et le dirigeant d'un mouvement d'extrême gauche, Sergueï Oudaltsov.

Ce dernier a indiqué au site d'information gazeta.ru que les détracteurs du régime russe ont pu faire de nombreuses remarques et exposer leurs points de vue sur la nécessité de libéraliser le système, mais qu'aucune percée n'avait eu lieu.

«Il n'y a pas de percées sérieuses, mais nous avons pu discuter de questions importantes. Nous avons parlé des prisonniers politiques notamment», a-t-il dit.

Boris Nemtsov a ainsi expliqué à l'agence Interfax avoir remis au président russe une liste de 37 personnes considérées par l'opposition comme des prisonniers politiques et dont ils réclament la libération, à l'instar de l'ex-patron pétrolier Mikhaïl Khodorkovski.

La libération des prisonniers politiques est l'une des principales revendications de l'hétéroclite alliance d'opposition qui organise depuis décembre des manifestations de masse à Moscou contre le régime de M. Poutine.

Les opposants ont aussi abordé la question de réformes politiques proposées par M. Medvedev, notamment celles facilitant la création de partis politiques et simplifiant la procédure de candidature à la présidentielle.

Selon M. Oudaltsov, un groupe de travail rassemblant des détracteurs du régime et des représentants du pouvoir sera créé pour discuter de ces sujets.

M. Medvedev avait annoncé son intention de s'entretenir avec des dirigeants de l'opposition non parlementaire, après avoir promis des réformes assouplissant le système politique russe. Ces propositions ont été jugées insuffisantes par l'opposition.

Ces réformes ne seront adoptées qu'après la présidentielle du 4 mars, dont le grand favori est le premier ministre Vladimir Poutine, qui avait laissé le Kremlin à M. Medvedev en 2008 faute de pouvoir effectuer un troisième mandat consécutif.