Obama arrive. Avec, dans son sillage, des espoirs démesurés et la conviction que, désormais, tout est de nouveau possible. De quoi nous donner une féroce envie de redécouvrir «l'Amérique». Six journalistes de La Presse ont fouillé dans leurs souvenirs, parfois récents, parfois lointains. Ils partagent avec nous leurs moments de grâce à l'endroit d'un pays qui se trouve, une fois de plus, à un carrefour.

L'Amérique que j'aime dessine un gros triangle sur la carte des États-Unis: Los Angeles-New York-Miami.

Mon Amérique sent l'asphalte en ébullition du boulevard La Cienega en heure de pointe, le café qui percole chez Dean&DeLuca dans SoHo et la délicieuse brise qui caresse les terrasses surpeuplées d'Ocean Drive.

 

Mon Amérique s'étire paresseusement au Fig Tree Café de Venice Beach en zyeutant la faune baba cool (et tatouée) qui roule en planche, en patins ou en vélo rétro.

Mon Amérique goûte les tacos épicés du Poquito Mas sur Sunset, les burgers du mythique Mel's engouffrés à 4h du matin et les cocktails de fruits vitaminés du Jamba Juice, la meilleure cure pour se remettre d'une vilaine cuite (voir point suivant).

Mon Amérique se boit dans d'obscurs bars du Lower East Side ou sur la magnifique terrasse du Moonshadows en observant le soleil éclabousser Malibu.

Mon Amérique brille sur les plages sablonneuses de Miami et celles bondées de Santa Monica où l'hiver n'existe pas.

Mon Amérique crie dans Canal Street, enterrée sous une montagne de faux sacs à main Hermès et de copies de montres Tag Heuer.

Mon Amérique grouille dans les petites rues du Meatpacking District ou sur la promenade de la 3e Rue à Santa Monica.

Mon Amérique dépense chez Fred Segal sur Melrose et égratigne sa Visa chez Bloomingdale's sur la 5e Avenue. Mon Amérique danse la salsa toute la nuit dans la Petite Havane.

Mon Amérique porte de gros verres fumés sur le toit de l'hôtel Standard ou sur un terrain de volleyball de South Beach.

Mon Amérique roule en décapotable sur la 95 en périphérie de Miami ou sur la 405 entre San Diego et Los Angeles en hurlant à tue-tête les paroles des tubes de l'heure.

Mon Amérique, c'est Sheryl Crow qui fait la fête «until the sun comes up over Santa Monica boulevard».