Le président iranien Hassan Rohani a déclaré mardi la « victoire » sur le groupe État islamique (EI) en Irak et en Syrie avant même que Bagdad et Damas aient annoncé l'avoir complètement vaincu.

Le premier ministre irakien Haider al-Abadi s'est montré en effet plus prudent en refusant d'annoncer la défaite de l'EI avant d'avoir nettoyé les poches jihadistes qui subsistent dans des zones désertiques du pays.

L'Iran soutient les gouvernements en Syrie et en Irak en envoyant dans ces pays des « conseillers militaires » et des « volontaires » pour combattre les groupes rebelles et jihadistes.

« Il faut remercier tous les combattants de l'islam, les diplomates, le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, NDLR, les forces armées irakiennes et syriennes pour la fin de ce groupe qui n'avait apporté que le mal, la destruction, le meurtre et la sauvagerie », a déclaré M. Rohani dans un discours retransmis par la télévision d'État.

Parlant de « grande victoire », M. Rohani a encore déclaré que « le travail principal avait été accompli par les peuples et les armées syrienne, irakienne et libanaise ».

Cette déclaration survient quelques jours après la reprise par les forces progouvernementales en Irak et en Syrie des derniers fiefs urbains du groupe jihadiste, qui ne contrôle plus que quelques poches dans les zones désertiques à la frontière entre ces deux pays.

Parallèlement, la télévision iranienne a diffusé un reportage montrant des combattants iraniens et afghans durant la bataille pour la reprise à l'EI de la ville syrienne de Boukamal, dernier fief urbain en Syrie de ce groupe djihadiste repris dimanche par les forces pro-régime.

En Irak, les autorités ont annoncé vendredi avoir repris à l'EI la localité de Rawa, son dernier bastion urbain dans le pays.

Dans ce pays, le premier ministre a indiqué que « très bientôt » allait commencer « le nettoyage final pour éliminer Daech (acronyme arabe de l'EI) du désert d'al-Anbar », dans l'ouest du pays.

« Après la fin de l'opération, nous annoncerons la défaite totale de Daech en Irak », a-t-il ajouté lors de sa conférence de presse hebdomadaire.

Les médias iraniens ont diffusé dimanche et lundi des vidéos à Boukamal du général Ghassem Souleimani, chef du corps Qods, chargé des opérations extérieures des Gardiens de la Révolution (l'armée d'élite iranienne), en affirmant qu'il avait personnellement dirigé les opérations.

Pour sa part, le général Souleimani, qui s'est rendu à de nombreuses reprises sur le théâtre des combats en Irak et en Syrie, s'est félicité d'une « victoire déterminante ».

« J'annonce la fin de ce groupe honni et au nom de tous les commandants "..." qu'ils soient iraniens, irakiens, syriens, libanais, afghans et pakistanais, je vous félicite pour cette grande victoire déterminante », a écrit M. Souleimani dans un message à l'ayatollah Khamenei repris par le site des Gardiens de la Révolution.

Il a aussi salué le groupe irakien « Hachd al-Chaabi », force paramilitaire dominée par des combattants chiites, qui ont pris part aux combats pour déloger l'EI des villes irakiennes et le rôle « décisif » du Hezbollah libanais dans les combats en Syrie.