Des pilleurs se sont introduits dans le Musée égyptien du Caire samedi, arrachant la tête de deux momies et abîmant environ dix petits artéfacts, avant d'être capturés et détenus par des soldats de l'armée, a indiqué le chef du Conseil suprême des antiquités égyptiennes.

Zahi Hawass a affirmé que les vandales n'avaient pas réussi à voler quoique ce soit à l'intérieur du musée et que la précieuse collection était désormais en sécurité et surveillée par l'armée.

Alors que les manifestations contre le régime d'Hosni Moubarak font toujours rage au pays, la crainte que d'éventuels pilleurs puissent tenter de s'approprier les trésors nationaux a incité l'armée à dépêcher des contingents de soldats sur différents sites historiques, notamment aux pyramides de Giseh et au temple de Louxor.

M. Hawass a spécifié  que si la collection du Musée égyptien était à l'abri des voleurs, la principale menace qui plane sur les milliers d'antiquités est le feu engloutissant le siège du parti au pouvoir, voisin du musée. Des protestataires hostiles au gouvernement avaient incendié les lieux vendredi.

Alors qu'il observait les pompiers tenter de contrôler les flammes, le chef du Conseil suprême a ajouté qu'il craignait que la structure du bâtiment ne s'effondre sur le musée.

L'institution attire des millions de touristes chaque année et contient des artéfacts d'une valeur inestimable, dont le masque d'or du pharaon Toutankhamon.

«Il n'y a pas de mots pour décrire l'importance de cette collection», a soutenu le directeur du Metropolitan Museum of Art de New-York, Thomas Campbell. Il a souligné que les pièces contenues dans le musée représentaient quelque 4000 ans d'histoire égyptienne.

«Si cette collection devait être pillée ou abîmée par le feu, il s'agirait d'une grande perte pour l'humanité», a-t-il indiqué.

Le musée est situé non loin des lieux qui ont vu déferler des manifestations d'hostilité au régime du président Moubarak. Des commandos de l'armée égyptienne protègent l'enceinte du musée depuis samedi matin.

Avant l'arrivée des forces militaires, des jeunes hommes assuraient la sécurité de la bâtisse, certains étant armés de matraques prises à des policiers.

«Ils ont réussi à stopper les pilleurs», a soutenu M. Hawass.

«Nous ne sommes pas Bagdad», a lancé un homme qui a appelé la foule à ne pas piller le bâtiment, en compagnie de personnes présentes devant les portes du musée place Tahrir. Après l'intervention américaine en Irak en 2003, des milliers de pièces - dont une partie seulement a été retrouvée - avaient été dérobées au Musée national de Badgad.