Des centaines de manifestants ont convergé vers un parc de Halifax samedi, réclamant la démission du maire de la ville et des explications de la police, les accusant d'avoir malmené les «indignés» lors du démantèlement de leur campement, la veille.

Scandant «Peter Kelly doit partir», quelque 300 protestataires du mouvement «Occupons la Nouvelle-Écosse» se sont réunis devant l'hôtel de ville pour exprimer leur colère et leur frustration face à la manière dont ils ont été expulsés du parc qu'ils occupaient, vendredi.

L'organisateur Kyle Buott a indiqué que des dizaines de personnes ayant posé leurs pénates dans le parc avaient reçu des avis d'éviction en milieu de journée leur ordonnant de quitter les lieux d'ici quelques heures seulement.

«La demande du maire pour qu'un campement pacifique et démocratique soit démantelé le Jour du Souvenir, qui rend hommage aux anciens soldats - les premiers à se battre pour les libertés démocratiques -, est absolument honteuse», a-t-il soutenu.

«Le maire Kelly et le chef de police doivent répondre des actes de brutalité policière qui ont eu lieu hier (vendredi)», a ajouté M. Buott.

Les policiers locaux avaient effectué 14 arrestations vendredi au cours de l'opération au parc Victoria, avant de libérer les manifestants. Plusieurs autres ont affirmé avoir été accusés d'entrave à la justice alors que la police tentait de démonter les dizaines de tentes installées au parc.

Courtney Redden, âgée de 24 ans, a mentionné avoir été empoignée au cou et frappée au visage par un policier, alors qu'elle tentait de protéger sa tente.

Miles Howe a quant à lui raconté avoir été «brutalement traîné dans la boue» au parc Victoria, détenu pendant plus de 12 heures, avant d'être accusé d'entrave à la justice.

La porte-parole de la police, Theresa Rath, a rejeté les accusations des indignés, affirmant qu'ils avaient résisté aux tentatives des agents policiers pour démanteler les tentes et les arrêter.

«Ils refusaient de nous laisser les arrêter, donc nous avons dû user de la force pour ce faire», a-t-elle plaidé, soulignant du même coup qu'aucune plainte n'avait été déposée.

«Ce n'est pas du tout comme ça que nous souhaitions que ça se passe, mais ils nous ont forcés à les arrêter», a ajouté Mme Rath.

Elle a précisé que trois autres personnes avaient été arrêtées plus tard samedi, deux pour avoir enfreint les conditions de leur libération de vendredi, et une pour avoir tenté d'empêcher les policiers d'emmener ces deux manifestants. Ces derniers avaient reçu l'ordre ne de pas se rendre dans un parc municipal mais se sont tout de même présentés à Grand Parade.

M. Kelly n'était pas disponible samedi pour répondre aux questions, mais il avait soutenu que l'ordre d'évincer les manifestants avait été donné après qu'il eut été évident «que la population n'était pas favorable au fait de ne pouvoir utiliser un espace public».