Des centaines de personnes venues du Kansas, de l'Ohio, de Floride ou du Wisconsin ont manifesté mardi à Washington en se rendant pacifiquement par petits groupes dans les bureaux de leurs élus au Capitole pour demander des emplois et une meilleure couverture sociale.

La manifestation, sous le slogan «Reprenons le Capitole», fait partie de trois jours de mobilisation pour l'emploi et contre les inégalités sociales, à l'appel des dizaines d'organisations, associations ou syndicats comme US Action, le syndicat de la fonction publique SEIU ou la centrale AFL-CIO.

Les petits groupes, entrés pacifiquement dans les bâtiments administratifs entourant le Capitole, entendaient rencontrer les élus de leur circonscription pour leur demander de légiférer sur l'emploi et la sécurité sociale.

«Nous sommes ici pour demander des lois sur l'emploi», a indiqué à l'AFP John Reat, 62 ans, de Columbus en Ohio, un informaticien au chômage qui faisait partie d'une délégation souhaitant parler à John Boehner, président républicain de la Chambre des représentants.

«Nous voulons également que les 1% les plus riches soient taxés davantage, et qu'il n'y ait pas de coupes budgétaires sur les retraites ou la santé», a ajouté l'homme, habillé en costume-cravate.

La délégation et plusieurs autres groupes dans les différents étages ont à chaque fois été tenus à l'extérieur des bureaux, dans les couloirs, a constaté une journaliste de l'AFP, les assistants des parlementaires affirmant que l'élu était absent.Un assistant du représentant républicain du Wisconsin Paul Ryan a ainsi affirmé aux manifestants qu'il fallait «remplir à l'avance une demande d'entretien».

Trois jours de manifestations contre les inégalités sociales et pour l'emploi doivent avoir lieu à Washington, mardi et jeudi au Capitole et mercredi dans le quartier d'affaires autour de K Street, au coeur de la capitale américaine.

Elles associent également des centaines de manifestants anticapitalistes des divers mouvements d'occupations, venus des plus grandes villes américaines où ils avaient monté en octobre des campements, aujourd'hui souvent démantelés.

Une quinzaine de tentes blanches -le «Camp du Peuple»- ont été déployées sur l'immense esplanade du Mall, dominée par la coupole du Congrès et à quelques centaines de mètres de la Maison Blanche, comme camp de base des manifestants.

«Il s'agit de parler des 99% et des 1%», a indiqué à l'AFP Renée Asher, une porte-parole du syndicat du service public SEIU, reprenant ainsi le slogan scandé depuis plus de deux mois par les manifestants anticapitalistes pour opposer la masse de la population aux 1% les plus riches.

«Reprenons le Capitole» regroupe sous l'égide du mouvement de chômeurs American Dream Movement des dizaines d'organisations, associations ou syndicats, nationaux ou locaux, comme US Action, le syndicat de la fonction publique SEIU ou la centrale AFL-CIO.

Il associe également des centaines de manifestants anticapitalistes des divers mouvements d'occupations, venus des plus grandes villes américaines où ils avaient monté en octobre des campements, aujourd'hui souvent démantelés.

Trois jours de manifestations diverses sont prévus, mardi au Capitole, siège du Congrès américain, mercredi dans le quartier d'affaires autour de K Street, au coeur de la capitale américaine, jeudi à nouveau devant le Capitole pour faire pression sur les élus.

«L'inégalité n'a jamais été aussi forte dans ce pays. Nous voulons que le Congrès représente les 99%, pas les 1%, nous voulons qu'il passe des lois au nom des 99%», a ajouté la syndicaliste, qui attend l'arrivée de quelque 3000 personnes d'endroits divers comme la Floride, la Californie ou le Minnesota.

Une quinzaine de tentes blanches -le «Camp du Peuple»- ont été déployées lundi sur l'immense esplanade du Mall, dominée par la coupole du Congrès et à quelques centaines de mètres de la Maison-Blanche.

Ici, une «tente de la liberté», là une «tente de l'égalité», plus loin un faux guichet en carton de Bank of America côtoyant des caricatures de grands patrons.

La grande confédération syndicale américaine AFL-CIO est également présente, mais organise en même temps des dizaines de manifestations au cours des prochains jours dans le pays, a indiqué à l'AFP Jeff Hauser, un de ses porte-parole.

«Nous ne nous engageons pas pour une semaine, mais chaque jour», a-t-il dit. «Nous allons continuer à nous battre pas seulement à Washington, mais partout aux États-Unis pour être sûrs que les hommes politiques comprennent qu'ils doivent agir, pour les chômeurs».

Pour Occupy DC, l'un des derniers gros campements anti-Wall Street à être toujours en place au coeur de la capitale américaine, plus de deux mois après le début du mouvement, «les syndicats sont une parfaite représentation des 99%», a estimé Kelly Canavan, qui s'occupe de la tente «Information» du campement.

«Nous parlons des travailleurs, de ceux qui luttent pour faire vivre leurs familles, et les syndicats s'associent à notre combat contre les grandes sociétés», a-t-elle ajouté.

À Washington, pour la première fois à si grande échelle, 31 personnes ont été interpellées dimanche soir après avoir refusé de démanteler une construction en bois «illégale» selon les autorités. La construction a été emportée par la police, qui a néanmoins laissé le campement en place.

«Le mouvement en est sorti revigoré», a assuré Kelly Canavan, «plus convaincu que jamais». Avant d'ajouter que les protestataires «resteront là indéfiniment, jusqu'à ce que le travail (de changement) soit fait».