Le prince William et Kate Middleton se sont dit oui vendredi dans le cadre majestueux de l'abbaye de Westminster, lors du «mariage du siècle» qui a permis à la monarchie britannique d'étaler ses fastes aux yeux du monde 30 ans après les noces de Charles et Diana.

À l'issue d'une cérémonie parfaitement orchestrée, les nouveaux mariés ont répondu aux attentes des centaines de milliers de personnes venues les acclamer en échangeant par deux fois un baiser au balcon du palais de Buckingham, déclenchant les hourras d'une foule ravie.

La police a évalué à plus d'un million le nombre des personnes qui s'étaient rassemblées à Londres pour tenter d'apercevoir le couple princier.

«Oui, je le veux», avait répondu Kate deux heures plus tôt à l'archevêque de Canterbury, Rowan Williams, dans la nef de l'abbaye qui avait vu le couronnement de Guillaume le Conquérant en 1066.

D'une voix un peu tremblante, elle a promis d'«aimer, réconforter, respecter et entourer» le prince William. Mais, signe de modernité, elle n'a pas fait voeu d'obéissance à son époux, suivant ainsi l'exemple de Diana, la mère de William.

En arrivant à Westminster, Catherine Middleton avait mis fin au principal suspense du mariage en sortant, radieuse, d'une Rolls-Royce royale devant deux milliards de téléspectateurs: elle avait choisi une robe de mariée ivoire, pourvue d'une traîne de 2 mètres 70. Agrémentée d'un voile et d'un diadème, elle a été conçue par Sarah Burton, directrice artistique de la griffe britannique Alexander McQueen.

Le prince William, deuxième dans l'ordre de succession au trône, l'attendait devant l'autel en uniforme rouge des Irish Guards.

La cérémonie a duré à peine plus d'une heure, rythmée par un choeur de jeunes garçons et le son des trompettes. 1.900 invités avaient pris place dans l'abbaye, dont une quarantaine de têtes couronnées et des célébrités comme le footballeur David Beckham et son épouse Victoria.

La reine Elizabeth II a accordé aux futurs mariés les titres de duc et duchesse de Cambridge.

La messe a été retransmise en direct dans 180 pays. Elle devait être trois fois plus regardée que les noces de Charles et Diana, suivies par 750 millions de personnes.

Dans la foule massée devant l'abbaye, alors que le soleil faisait son apparition, les premiers bouchons de champagne ont sauté au moment de l'échange des consentements. «Ils remettent la monarchie à la mode», se félicitait Louise Akehurst, 25 ans, qui avait campé dehors pour ne rien rater.

Dans la capitale pavoisée aux couleurs bleu blanc rouge de l'Union Jack, Kate et William ont effectué le parcours de Westminster au palais de Buckingham dans un carrosse tiré par quatre chevaux gris, suivis par quatre attelages transportant la famille.

Escorté par 160 cavaliers, le cortège a défilé devant Big Ben avant de remonter le Mall sous les vivats.

Après un vin d'honneur offert par la reine, le couple a effectué une sortie surprise, pour le plus grand plaisir des badauds, dans l'Aston Martin du prince Charles. Le cabriolet, conduit par William, portait une plaque d'immatriculation «JUST WED» («jeunes mariés») et traînait des ballons multicolores.

En ce jour férié, plus de 5000 fêtes de quartier étaient organisées dans l'ensemble du pays. Et les célébrations devaient se poursuivre jusque tard dans la nuit, les pubs ayant l'autorisation de fermer plus tard que d'habitude.

Le dispositif policier comptait plus de 5000 hommes. La police a fait état de 57 arrestations, mais aucun incident sérieux n'a été signalé.

En fin de journée, un dîner était organisé à Buckingham, suivi d'une soirée dansante. La reine est partie dès le milieu de l'après-midi pour laisser le champ libre au nouveau couple et aux 300 invités triés sur le volet.

«Je suis heureuse que le temps ait tenu. C'était un grand jour», a dit la nouvelle duchesse de Cambridge à un photographe de l'agence Press Association.

À cet instant, rien n'avait filtré sur l'endroit choisi pour sa lune de miel.