Atlantis, dernière navette spatiale américaine à voler après trente ans de service, s'est amarrée comme prévu dimanche à la Station spatiale internationale (ISS) pour livrer des approvisionnements permettant à l'avant-poste orbital de tenir un an.

«Contact, capture confirmée à 10h07», a indiqué un contrôleur du Centre de Contrôle de la mission à Houston, au terme d'une approche finale exécutée par le commandant de bord Chris Ferguson à la vitesse de trois centimètres à la seconde alors que les deux vaisseaux avançaient à plus de 28 000 km/h.

L'amarrage est intervenu à 350 km à la verticale de la Nouvelle-Zélande, exactement à l'heure prévue.

Selon une tradition empruntée à la Marine, une cloche a retenti peu après pour saluer l'arrivée de la dernière navette avec ses quatre membres d'équipage, trois hommes et une femme.

«Atlantis est arrivée, bienvenue à l'ISS», a dit l'Américain Ron Garan, l'ingénieur de vol de l'équipage actuel de l'ISS. «C'est formidable d'être à la Station, à très bientôt», a répondu le commandant de bord d'Atlantis Chris Ferguson.

L'ouverture des sas séparant les vaisseaux spatiaux devrait avoir lieu deux heures plus tard, le temps que la pression s'équilibre et de vérifier l'étanchéité.

Atlantis, lancée vendredi de Floride pour son vol historique, sous les regards émus d'au moins 750 000 spectateurs, était arrivée à proximité de l'ISS une heure avant le rendez-vous, se positionnant environ 200 mètres directement sous la Station.

Chris Ferguson avait alors fait effectuer une pirouette de neuf minutes environ, de manière à exposer le ventre de l'orbiteur, recouvert de tuiles thermiques, pour que trois des six astronautes à bord de l'ISS puissent le photographier.

Ces images de haute définition seront ensuite transmises à Houston pour être analysées afin de détecter d'éventuels dommages subis dans les premières minutes du lancement.

Atlantis, qui effectue une mission de douze jours, dont huit amarrés à l'ISS, livre près de quatre tonnes de vivres, d'équipements et pièces de rechange ainsi que des expériences scientifiques contenus dans le module pressurisé Raffaelo.

Raffaelo sera retiré lundi de la soute de la navette avec le bras robotisé de la Station pour y être attaché. Il sera ensuite déchargé.

Une sortie orbitale est prévue. Elle sera effectuée par deux astronautes de l'équipage de la Station.

Si le vol se déroule normalement, Atlantis reviendra en Floride tôt le 20 juillet, faisant retomber le rideau sur le programme des navettes qui iront finir leurs jours dans des musées aux États-Unis.

La NASA envisage la possibilité de prolonger d'un jour la mission.

Avec ce 135e et dernier vol d'un orbiteur, les États-Unis se retrouvent pour la première fois depuis 1981 sans moyen de transporter leurs astronautes dans l'espace, dépendant pendant au moins cinq ans des vaisseaux Soyouz russes à au moins 51 millions de dollars le siège, le temps qu'un véhicule spatial américain soit prêt à prendre la relève.

Boeing, SpaceX et d'autres sont en lice dans le cadre d'un partenariat avec la NASA pour offrir un successeur à la navette destiné à desservir l'ISS.

Les premiers vaisseaux américains de transport privés de fret pourraient être prêts fin 2012 mais il faudra attendre 2015 au plus tôt pour des capsules capables d'emporter des astronautes.

Les vaisseaux de fret automatiques européen ATV, japonais HTV et russe peuvent aussi livrer des vivres et des équipements à l'ISS.

L'ISS, un projet de cent milliards de dollars auquel participent 17 pays, surtout financé par les États-Unis, a vu sa construction commencer en 1998 et s'achever en 2010, requérant une trentaine de vols de navette.

D'une masse de plus de 408 tonnes, elle offre un espace habitable équivalant à celui d'un Boeing 747.