L'Iran a affirmé mardi être prêt à reprendre en septembre les négociations avec les pays du groupe 5+1 (États-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne) sur son programme nucléaire à condition que les objectifs de ce dialogue soient clairement définis au préalable.

Les États-Unis se sont dits prêts à reprendre le dialogue si l'offre iranienne est «sérieuse».

«Si l'offre de dialogue de l'Iran avec le groupe 5+1 est sérieuse, alors je pense que nous sommes prêts à une rencontre», a réagi un porte-parole du département d'EÉtat Mark Toner.

L'UE a qualifié de «bonne nouvelle», l'intention affichée par l'Iran de reprendre les négociations, en insistant pour qu'elles portent sur son programme nucléaire controversé et pas sur autre chose.

«Lorsque l'objectif des négociations sera clair, la République islamique d'Iran (...) sera prête à discuter pour renforcer la coopération internationale et lever les inquiétudes communes» à propos du nucléaire, a affirmé le chef des négociateurs nucléaires iraniens, Saïd Jalili, dans une lettre à la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, publiée par l'agence Irna.

Mme Ashton avait écrit à la mi-juin à M. Jalili pour demander une reprise des négociations avec le groupe 5+1, une lettre envoyée après l'adoption le 9 juin d'une résolution par le Conseil de sécurité de l'ONU imposant de nouvelles sanctions à Téhéran.

M. Jalili a rappelé les trois conditions posées par le président Mahmoud Ahmadinejad le 28 juin aux grandes puissances. Il a demandé à Mme Ashton de préciser si «le but des discussions est l'entente et la coopération ou la poursuite de l'hostilité et de la confrontation» envers l'Iran et ses «droits» dans le domaine nucléaire.

L'Iran affirme que son programme nucléaire est purement à but pacifique alors que les pays occidentaux accusent Téhéran de chercher à fabriquer l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil.

M. Jalili a aussi demandé aux grandes puissances d'accepter «la logique du dialogue dont la condition est de cesser toute menace et pression», ainsi que de préciser «leur position sur les armes atomiques que possède le régime sioniste» (Israël).

«Votre réponse à ces questions est nécessaire pour la poursuite des discussions», écrit encore M. Jalili, qui précise qu'elles pourraient alors démarrer à partir «du 1er septembre».

«Mme Ashton a écrit à M. Jalili pour l'inviter à une rencontre dès que possible», a indiqué mardi à Bruxelles la porte-parole de Mme Ashton.

«Mais il était clair que ce devait être sur le programme nucléaire de l'Iran», a ajouté Maja Kocijancic.

«S'ils sont prêts à rencontrer Mme Ashton, c'est une bonne nouvelle, mais nous n'avons pas encore reçu pour l'instant une réponse formelle» de la part de Téhéran, a-t-elle souligné.

Le président Ahmadinejad avait annoncé le 28 juin le gel pour deux mois des discussions avec les grandes puissances en réaction aux sanctions adoptées le 9 juin par le conseil de sécurité, suivies par d'autres, unilatérales, des États-Unis et des pays de l'UE.

M. Ahmadinejad avait également réclamé que les discussions soient élargies à d'autres pays, faisant notamment allusion à la Turquie et au Brésil, cosignataires d'une offre faite par Téhéran en mai.

Téhéran a proposé le 17 mai aux grandes puissances, dans le cadre d'un accord avec le Brésil et la Turquie, d'échanger en territoire turc 1200 kg de son uranium faiblement enrichi (3,5%) contre 120 kg de combustible enrichi à 20% destiné au réacteur de recherche médicale de Téhéran.

Bien que proche d'une offre des grandes puissances rejetée en octobre par l'Iran, cette offre a été froidement accueillie par le «groupe de Vienne» (États-Unis, Russie, France plus l'AIEA) qui y a vu une manoeuvre de diversion de l'Iran pour échapper aux sanctions du conseil de sécurité.