Les cinq membres du Conseil de sécurité de l'ONU et l'Allemagne ont trouvé un terrain d'entente, mercredi, sur la façon de négocier avec l'Iran au sujet de son programme nucléaire, après de longues discussions qui montrent toute la difficulté de présenter un front uni dans ce dossier.

Les 35 pays membres du Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIÉA) devaient se rencontrer mercredi pour discuter de leurs inquiétudes quant au programme nucléaire iranien. Mais l'ajournement rapide et imprévu de la réunion reflète les divergences de vues sur la question.

La conférence a été fixée à jeudi et les diplomates des six pays se sont réunis en privé pour aplanir leurs différences, trouvant un accord après plusieurs heures de négociations intenses, selon un responsable proche des discussions qui a réclamé l'anonymat.

Les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne voulaient présenter une déclaration commune condamnant l'Iran pour avoir défié les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU lui enjoignant d'abandonner ses activités nucléaires et de coopérer avec l'AIÉA.

Mais un haut diplomate occidental a déclaré à l'Associated Press sous le couvert de l'anonymat que la Russie et la Chine, qui jugent les sanctions occidentales contre-productives, avaient demandé que la déclaration adopte un ton plus modéré.

De telles divisions ne sont pas nouvelles, mais le fait que la réunion du Conseil des gouverneurs ait été ajournée pour donner aux diplomates le temps de travailler sur leurs divergences fait craindre pour l'unité des discussions qui doivent commencer bientôt entre l'Iran et les six pays.

Mardi, la chef de la diplomatie de l'Union européenne, Catherine Ashton, a annoncé que les six pays avaient accepté de reprendre les négociations avec l'Iran à une date et un lieu qui restent à déterminer.

Mais le scepticisme de certains pays occidentaux face à la volonté réelle de Téhéran de négocier jette des doutes sur l'issue de ces négociations.

Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a affirmé mercredi qu'il n'était pas convaincu que l'Iran soit prêt à abandonner son programme nucléaire.

«Je pense que l'Iran continue d'utiliser un double langage», a dit M. Juppé sur une chaîne de télévision française. «C'est la raison pour laquelle nous devons rester extrêmement fermes sur les sanctions que nous avons adoptées, qui sont selon moi la meilleure façon d'éviter une option militaire, qui pourrait avoir des conséquences incommensurables.»