Irene ne devrait pas toucher le Québec avec la force d'un ouragan, mais des rafales jusqu'à 90 km/h pourraient balayer Montréal dimanche et des pluies torrentielles pourraient causer des inondations en début de semaine dans les Cantons-de-l'Est. Des marées anormalement fortes sont aussi possibles en Gaspésie si l'arrivée d'Irene coïncide avec la marée haute.

Si le soleil parvient à briller à Montréal aujourd'hui, ce ne sera pas le cas demain. La pluie devrait débuter dimanche en matinée. La Métropole pourrait recevoir de 50 à 70 mm de pluie, selon Environnement Canada. Des rafales jusqu'à 90 km/h sont prévues en matinée. Le vent devrait se calmer en fin d'après-midi. Le soleil devrait être de retour lundi.

«À l'ouest de la trajectoire d'Irene, il y aura beaucoup de pluie», dit René Héroux, météorologue à Environnement Canada. «Au Québec, le corridor à surveiller, c'est vraiment du sud de Montréal en allant vers Estrie, la Mauricie, la Beauce, Québec, Charlevoix, le Bas-Saint-Laurent et Bellechasse en allant vers le Côte-Nord», explique M. Héroux.

«Ce sera une bonne quantité de précipitation, surtout vers l'Estrie, où ça pourrait aller jusqu'à 100 mm. Ça, c'est beaucoup de pluie. Notre critère pour des précipitations abondantes, c'est 50 mm. Certains petits cours d'eau pourraient réagir rapidement», dit-il.

La trajectoire d'Irene passe par le nord-ouest du Nouveau-Brunswick et le centre de la Gaspésie, mais la tempête ne devrait plus avoir alors la force d'un ouragan. Le Canada sera touché demain soir, au plus tard avant l'aube lundi. Comme les marées sont particulièrement fortes à ce moment de l'année, notamment à cause du cycle lunaire, les experts d'Environnement Canada croient qu'il pourrait y avoir des dommages sur les côtes.

À la Sécurité civile de l'Estrie, on est sur le qui-vive. «On a reçu l'information des experts d'Environnement Canada et nous l'avons transmise aux municipalités. Nous avons des effectifs disponibles et déployés en Estrie pour les prochains jours», a dit Christine Savard, de la Sécurité civile, sans vouloir chiffrer le nombre de personnes qui seront nécessaires. «C'est prématuré», a-t-elle dit.

Le Québec n'a été touché par un vrai ouragan que deux fois depuis la Deuxième Guerre mondiale, en 1954 et en 1969, alors que la pluie avait provoqué des inondations dans les corridors souterrains à Montréal.

L'an dernier, l'ouragan Igor a laissé 200 mm de pluie dans l'est de Terre-Neuve, ce qui a poussé le Canada à demander à l'Organisation météorologique mondiale que le nom d'Igor soit retiré de la liste des noms d'ouragans, pour commémorer la dévastation.

- Avec Marie-Soleil Desautels et Vincent Larouche